Après une accalmie pendant les fêtes, le rythme de la
publication de résultats de sondage est relancé. Hier matin, mon billet politique portait encore sur un de ces
sondages relatifs aux votes des électeurs à la Présidentielle. Je suis
subjugué.
Si si.
Il y a bien sûr la satisfaction de voir le candidat que je
soutiens depuis près d’un an arriver en tête tout en me martelant que rien n’est
joué, un petit événement pouvant tout faire basculer.
Chaque chiffre est fascinant.
Prenez le score du second tour.
2007 : Nicolas Sarkozy a battu Ségolène Royal de 6,12%
ce qui était légèrement supérieur aux sondages fournis avec l’élection, même si
une fois ou deux, les sondages dont donné un écart de 10%.
2002 : Jacques Chirac a battu…
heu, non, rien…
1995 : Jacques Chirac a battu Lionel Jospin de 5,12%. L’écart
a longtemps été bien supérieur dans les sondages, avec une pointe à 20% début
mars.
1988 : François Mitterrand a battu Jacques Chirac de
8,04% (le plus gros écart constaté sous la cinquième, à part 2002). Les
sondages ont longtemps prévu un écart légèrement supérieur, avec une pointe à
14% début mars.
1981 : François Mitterrand a battu Valéry Giscard d’Estaing
de 3,52%. L’étude des sondages est beaucoup plus rigolote puisque jusqu’à janvier,
Giscard était grandissime favori (avec un écart arrivant jusqu’à 20% !)…
Sur les derniers mois, l’écart était très faible.
1974 : Valéry Giscard d’Estaing a battu François
Mitterrand de 1,62% (le plus faible écart constaté). Visiblement, les sondages
étaient moins à la mode à l’époque (entre les deux tours, ils étaient donnés à
égalité avec un léger avantage pour VGE).
Je passe les années précédentes où je n’ai pas de sondage.
1969 avait une configuration un peu spéciale, la gauche, comme en 2002, n’était
pas représentée au second tour. En 1969 Charles de Gaulle a battu François
Mitterrand avec un peu plus de 10% mais pour l’époque, le score de Tonton était
phénoménal (d’autant qu’il n’avait pas de réserve).
2012 : tous les sondages donnent François Hollande
gagnant depuis 18 mois, avec un écart qui ne descend que rarement en dessous de
14% et qui atteint occasionnellement 20%. Jamais, au cours des 40 dernières
années, les sondages n’ont été aussi favorables à un candidat, même en 1988. D’ailleurs,
si on oublie 1988 et la cohabitation, jamais un candidat de gauche n’a été
aussi favori.
Voila un premier chiffre fascinant.
La deuxième « surprise » de tous ces sondages
porte sur le bon score de la gauche au premier tour. Ségolène Royal avait fait
un bon score, au premier tour, en 2007, mais les autres forces de la gauche
étaient laminées. La gauche ne représentait que 36,4% des électeurs du premier
tour (2002 : 42,9% - 1995 : 40,6% - 1988 : 45,0% - 1981 :
46,8% - 1974 : 47%).
Et le reste ?
Jean-Pierre Chevènement a retiré sa candidature ce matin,
voyant bien qu’il ne décollait pas. Je suppose qu’il va apporter son soutien à Jean-Luc
Mélenchon ou François Hollande et c’est aussi bien. Un peu de clarté…
Eva Joly ne décolle toujours pas. L’écologie politique ne
pourra jamais gagner tant que qu’elle ne fera pas un score honorable à l’élection
présidentielle. Comprendra-t-elle – comprendront-ils – qu’un retrait serait
plus bénéfique qu’autre chose ? Les 3% d’Eva Joly face aux 30% de François
Hollande (il pourrait faire moins, je sais. Elle aussi) ne pèseront plus rien
aux législatives.
Adieu l’accord…
Jean-Luc Mélenchon, lui, réussit une belle performance et
pourrait atteindre un score à deux chiffres sans entamer le score de François
Hollande. C’est une bonne nouvelle pour la gauche. Votez pour Hollande quand même :
ne faites pas les cons, on ne sait jamais.
François Bayrou patine alors qu’il m’a fait un peu peur
quand il a lancé sa campagne. Il ne rééditera pas son exploit de 2007. Son
projet est totalement illisible pour le grand public. On ne retient que la
hausse de la TVA mais elle va être faite par le gouvernement. Son « produire
en France » passe pour la bouffonnerie qu’elle est ! Les centristes
veulent des solutions sérieuses. Le lieu de production de quelque chose n’est
significatif de rien (on peut produire en France sans personnel : il
suffit d’importer les pièces détachées… et des machines outils).
Tout le monde prend cette proposition pour une gigantesque
fumisterie…
Marine Le Pen semble patiner également (en écrivant cette
phrase, j’ai fait une grosse faute amusante : « Marine Le Pen semble
patinée »). A un moment, je me disais qu’elle dépasserait probablement les
20%, voire, comme beaucoup, qu’elle serait au second tour. Finalement, elle
devrait faire un score proche de ceux de son père en 1988, 1995 et 2002, vers
14 ou 15%. La mayonnaise ne prend pas. Vous allez voir qu’elle va laisser
tomber le volet social de ses propos et se radicaliser.
Tant pis pour François Bayrou et Marine Le Pen : le
populisme ne prend plus… Les Français veulent des candidats avec des
solutions.
Et je crois bien qu’il n’y en a plus que deux, vu que
Nicolas Sarkozy a déjà grillé ses cartouches…
Quant aux autres candidats, ils semblent avoir totalement disparu de la scène...
j'ai bu un pot hier soir avec des huiles du PS, Marine Le Pen est au second tour, en ce moment, provoquant le 21 AVril à l'envers pour la Droite Française
RépondreSupprimerD'où l'interet de faire croire qu'elle est grillée.
RépondreSupprimerje te vois, tu fais de la manip de sondage...
RépondreSupprimerDisons que je n'ai aucun scrupule à parler de l'information (un sondage est paru) alors que mes confrères ont les yeux rivés dessus tout en disant qu'ils n'y croient pas.
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