Bruno Lemaire, chargé du projet présidentiel de l’UMP,
donne une interview
dans Libération. Le matraquage sans fin ne cesse pas (j’aime bien mettre des
phrases comme ça pour être cité par Didier Goux). Il faut mettre tous les maux
sur le dos du PS.
En rouge, l’interview. En gras, les questions. En noir
mes remarques.
Qu’est-ce que la perte du
triple A va changer dans la campagne ?
D’abord, cela souligne la différence
de stratégie entre les familles politiques. D’un côté, celle du PS, qui est
celle de l’esquive et de la dissimulation. En s’en tenant à ses vieilles
solutions de plus de dépenses et d’emplois publics, la gauche ne prend pas la
mesure de la situation, et risque simplement de l’aggraver.
Heu… Jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas la gauche qui
est responsable de la situation. C’est la gauche qui préconise une réforme
fiscale.
De l’autre côté, il y a celle du
président de la République et de sa majorité. Quitte à être impopulaires, on a
fait le choix de mener la réduction des déficits et des réformes structurelles,
comme celles des retraites et du non-renouvellement d’un fonctionnaire sur deux.
Sans le moindre résultat…
Dès le mois de septembre, on a
choisi de présenter un projet à coût zéro, sans dépenses supplémentaires, dont
la philosophie est «dépenser moins, produire plus».
Au-delà des effets de la
crise, est-ce que vous ne payez pas le prix d’un début de quinquennat où la réduction
des déficits n’était pas la priorité du chef de l’Etat ?
Il faut avoir l’humilité de
reconnaître que dans ce que nous avons fait, il y a eu des vraies réussites,
mais aussi des échecs.
Quelles réussites ?
Cela nous rendra d’autant plus crédibles
dans nos propositions. C’est vrai qu’au début du quinquennat, on aurait pu
faire des choix différents.
Pu ou du ? Tous les choix effectués ont été mauvais.
Une partie des mesures a d’ailleurs été annulée.
La gravité de la crise chez nos
grands voisins européens nous a aidés à ouvrir les yeux sur l’impératif de réduire
nos dépenses publiques et de gagner en compétitivité.
C’est qui nos grands voisins européens ? Il y a un seul
plus gros : l’Allemagne. Tu parles d’une crise, chez eux !
Que reste-il de l’image du
capitaine dans la tempête, longtemps utilisée par la majorité pour décrire l’action
du Président ?
La réaction de la gauche et celle
de François Hollande ont été particulièrement indécentes en mettant en cause l’action
du chef de l’Etat.
Pourquoi ? On n’a plus le droit de constater que le
pays est dans la merde après cinq ans de droite au pouvoir, sous la direction
du chef de l’Etat ?
Faire croire aux Français que c’est
en dépensant plus que l’on va s’en sortir est à mon avis une contre-vérité. En
revanche, ce que je constate dans mes déplacements, c’est que les Français sont
effarés par les querelles entre la droite et la gauche sur ces questions.
Heu… Les Français de droite, uniquement.
Ils ne comprennent pas pourquoi
face à cette situation de crise, la gauche ne pourrait pas décider de voter une
règle d’or ou d’affirmer que la réduction des déficits publics est un objectif
prioritaire pour notre pays.
Les Français ont très bien compris que la règle d’or n’était
qu’une manipulation. On leur rappellera avec plaisir que notre constitution contenant
la ratification des traités internationaux, elle contient la limitation du
déficit. C’est la droite qui ne l’a pas respectée.
C’est pourtant ce que dit François
Hollande, qui a clairement annoncé qu’il se fixait comme objectif 3% de réduction
des déficits en 2013 et 0% en 2017…
Au-delà des engagements qui ne
mangent pas de pain, j’aimerais bien connaître dans les détails les décisions
qu’ils prendront pour atteindre cet objectif.
Je comprends mais on attend aussi les décisions de la droite…
Comment vont-ils financer les 60 000
emplois dans l’éducation ? Et les 300 000 emplois aidés ? Et en matière de réduction
des dépenses, ils nous disent qu’ils vont supprimer des niches fiscales, mais
personne ne nous dit lesquelles. Or, certaines sont très utiles au financement
de notre économie. Par exemple, supprimer le crédit impôt recherche serait,
selon moi, une faute.
Qui a parlé de supprimer le crédit impôt recherche ?
Ne pensez-vous pas que la
perte du tripple A pourrait profiter aux extrêmes, et
notamment au Front national ? (amusant, Libé double le p du triple…
N’ont pas de correcteur orthographique ? Ils tiennent un blog de gauche ?).
Je constate dans mes déplacements,
notamment en zones rurales, que cette perte du triple A suscite une vraie inquiétude
chez nos concitoyens. Il nous faut d’abord la prendre en compte avec lucidité,
calme et sang-froid. Et ensuite y répondre. Est-ce que la France va perdre son
rang ? Est-ce qu’on va conserver notre souveraineté et notre capacité à rembourser
notre dette ? Va-t-on continuer à faire jeu égal avec l’Allemagne ?
Faire jeu égal avec l’Allemagne ? Mais la France était
aussi une championne des exportations… Jusqu’au retour de la droite au pouvoir…
Voilà les questions que se posent
les Français et auxquelles nous apportons des réponses crédibles et
convaincantes.
Les Français se posent d’autres questions… Notamment comment
ils vont acheter à manger ou payer le loyer.
François Bayrou, qui a fait,
depuis longtemps, de la lutte contre les déficits une de ses priorités, ne peut-il
pas être le grand gagnant de tout cela ?
Mon confrère et néanmoins ami Melclalex s’occupe
de François Bayrou, tiens !
Effectivement, François Bayrou a
depuis longtemps insisté sur l’importance de la dette et des déficits. Mais,
encore une fois, j’attends de voir les solutions concrètes. Quand le
gouvernement et la majorité disent que les collectivités locales vont devoir assumer
leur part dans la réduction de la dépense publique, on sait que l’on n’est pas populaires.
Et voila ! Ce sont les collectivités locales gérées par
la gauche qui sont responsable du déficit de l’état géré par la droite.
Mais c’est indispensable. Notre
politique, c’est celle du courage et de la vérité. Et aujourd’hui nous sommes
les seuls à l’assumer.
Plus pour longtemps… Mais commencez donc à assumer vos
échecs !
L'essentiel est qu'ils y croient.
RépondreSupprimerOui mais faudrait pas que les électeurs y croient.
RépondreSupprimer"Je constate dans mes déplacements, notamment en zones rurales, que cette perte du triple A suscite une vraie inquiétude chez nos concitoyens."
RépondreSupprimerAh bon ?
AH BON ?
Ben personne n'en parlait au café ce matin. Pourquoi, plus que les autres, les zoneruraliens s'effraieraient-ils d'être des naufragés du A. ?
Oui, toute cette interview est surréaliste...
RépondreSupprimerCommentaire qui n'a rien à voir.
RépondreSupprimerLe titre de votre blog me rappelait quelque chose. En cherchant sur le Web, j'ai trouvé çà:
"La dette continuera à faire tourner le monde"
C'est extrait de çà:
http://www.edmond-de-rothschild.ch/actualites/points-de-vue/la-dette-fait-tourner-le-monde-111118.aspx
Ne restons pas trop longtemps accoudé au comptoir
Mais si, restons accoudés...
RépondreSupprimer"Faire croire aux Français que c’est en dépensant plus que l’on va s’en sortir est à mon avis une contre-vérité. En revanche, ce que je constate dans mes déplacements, c’est que les Français sont effarés par les querelles entre la droite et la gauche sur ces questions.
RépondreSupprimerHeu… Les Français de droite, uniquement."
C'est vrai les Français de Gauche, eux, aiment bien le clivage. D'ailleurs, ils veulent un président pour eux, pas pour la France.
"C'est vrai les Français de Gauche, eux, aiment bien le clivage. D'ailleurs, ils veulent un président pour eux, pas pour la France."
RépondreSupprimerForcement, çà fait 17 ans que les français de droite en ont un.
Lysigée,
RépondreSupprimerOuais...
Val,
Tu es de droite. Comme le centre et Bayrou, d'ailleurs. Quand un type dit qu'il est ni de droite ni de gauche, il est généralement de droite. Il nie un clivage...