Ce n’est pas une question. C’est
l’affirmation de Sarkofrance. « Elie Arié défend une thèse longtemps partagée ici et
ailleurs: les blogs politiques reproduisent l’expérience de la conversation de
bistrot. En plus virtuel, parfois en plus travaillé. Mais la comparaison est adéquate. »
C’est une affirmation que je reprends souvent mais avec une
précision, je dis que je vois les blogs comme un bistro… Le sujet mérite d’être
creusé.
La plupart des français ne savent pas ce que sont les blogs.
Certains imaginent peut-être un espace où l’on rédige des machins pour raconter
la vie de son chat, donner son avis sur la politique, diffuser de la musique de
sauvages ou draguer les gonzesses. Même parmi les blogueurs, la plupart une
idée assez fausse de ce que sont les blogs puisqu’ils se cantonnent aux blogs
de la même catégorie que les leurs. Ils n’ont absolument aucune idée de la
diversité de la blogosphère.
Une dame qui tiendrait un blog pour raconter à ses copines l’avancement
des tricots qu’elle fait pour ses petits enfants n’aura peut-être pas envie d’être
comparée à une cliente de bistro… Il est même probable qu’elle n’ait aucune
idée de ce qui se passe dans un bistro. Pour elle, le bistro sera le lieu d’où
rentre son mari une fois qu’elle a fait la cuisine.
Ceci n’est pas un billet machiste mais un billet imagé…
Elle aura donc un apriori négatif à propos du bistro.
D’ailleurs, la plupart des français ont un apriori négatif
contre les bistros comme la plupart des français ignorent ce que sont les
blogs. Les bistros sont vus comme un lieu d’alcoolisation, comme le mal absolu,
comme ce qui coupe de la famille. Pour en revenir à ma grand-mère, elle va
détester le bistro et va être contente quand le mari reste à la maison à
regarder le match de foot en buvant des bières, au nom du bien et du mal, sans
se poser la moindre question… La brave ménagère sera même contente d’avoir su
gérer un foyer paisible où son mari marri de ne pas pouvoir aller au bistro peut
tranquillement regarder un match de foot en buvant des bières pendant qu’elle
finit la vaisselle avant de reprendre le tricot.
Apartés : Mesdames, chères amies féministes, je ne suis
pas en train de décrire ma façon de voir la vie mais de caricaturer ce qu’est parfois
la vie de couple tout en défendant la vision… caricaturale qu’ont beaucoup de
gens des bistros. D’ailleurs je pourrais défendre les bistros longuement, ici,
dire que c’est le seul lieu de « sociabilisation » où peut entrer
tout le monde, discuter avec des gens, … mais ce n’est pas l’objet du billet.
Dans l’esprit populaire, les bistros ont un tas de défauts,
disais-je. Le mal absolu. Fréquentés par des gros cons, ils s’y tiennent des
discussions d’abrutis tenues par des analphabètes. J’en passe.
Comparer les blogs aux bistros revient à leur attribuer l’image
négative des bistros.
L’inverse pourrait être vrai, aussi mais a peu d’importance.
On peut dire « les blogs sont comme les bistros » mais on dira moins « les
bistros sont comme les blogs. »
Comparer les blogs aux bistros est crétin et prétentieux si
on n’aime pas les bistros ou si on a cet apriori négatif. Si on n’aime pas les
bistros ou si on a un a priori négatif c’est qu’on ne les connait pas. On ne
peut pas les connaître sans y aller et on n’y va pas parce qu’on n’aime pas ou
qu’on a un apriori négatif. Comparer quelque chose à ce qu’on ne connaît pas
est crétin (ou prétentieux puisqu’on s’imagine connaître). Or j’affirme que
très peu de gens connaissent les bistros à part en allant y prendre un café à l’heure
de pointe ou en faisant quelques terrasses l’été.
Comparer les blogs aux bistros est ainsi possible uniquement
si on aime bien les bistros et si on n’a pas d’apriori négatif. Pour bien aimer
les bistros, il faut les connaître et admettre la dimension sociale de la
chose, c'est-à-dire que ceux qu’on prend pour des pochetrons aux comptoirs ne
sont pas que ça mais aussi des copains, voire des amis qui discutent entre eux.
Si on aime bien les bistros et qu’on compare les blogs avec
eux, c’est qu’on a bien la même vision que moi des blogs : ce ne sont pas
des tribunes mais des maillons d’un réseau social. Un coin où des copains
discutent entre eux.
« Les blogs sont des
bistrots » disait Sarkofrance. On peut le dire ! Mais si on
aime ça, seulement… Car pour connaître, il faut aimer…
Un type qui ne passe pas quelques soirées par mois au bistro ne peut pas faire ce genre d'affirmation sans risquer un coup de pied au cul de ma part.
Un type qui ne passe pas quelques soirées par mois au bistro ne peut pas faire ce genre d'affirmation sans risquer un coup de pied au cul de ma part.
Je lis plein de blogs différents et en effet on y voit des gens aussi différents que ceux qu'on croise au bistrot. J'aime bien cette analogie.
RépondreSupprimerOui mais il faut relativiser.
SupprimerOups. Il faut relativiser : le nombre de points communs est limité.
SupprimerElie Arié m'a cassé les pieds pendant des jours et m'a squatté un article avec au moins 60 commentaires pour lui répondre.
RépondreSupprimerJe n'ai rien contre le fait que les blogs peuvent être des lieux conviviaux de discussion, c'est clair mais j'ai ça:
“J’ai posé la question à plusieurs blogueurs, sans réussir à obtenir de réponse convaincante: en réalité, la plupart d’entre eux ne le savent pas vraiment”…
En gros, on est des cons, et un blog, ça ne sert à rien à part papoter comme dans un salon de thé. Parce qu'on est dérisoire...
En plus, il n'est même pas honnête dans son article!
Ce n'est pas son billet que je commente ici ! Je me fous de ce truc.
SupprimerCela revient au cliché du bistrot dont tu parles, c'est pour cela que je précisais le sens de la réflexion, la conclusion.
SupprimerSorry
Mais justement ! C'est parce qu'il ne sait pas ce qu'est un bistro qu'il parle !
Supprimerexact!
Supprimerou des cantines, là aussi on entend parler de tout et de rien. Après la facheuse tendance à monter le ton qu'ont certains et certaines à hausser le ton, sûrement emportés par l'anonymat, peut rappeler l'effet annihilant de l'alcool de certaines barrières
RépondreSupprimerOui et non. Dans les cantines, ils n'ont pas le prétexte de l'alcool ou de l'anonymat... Je retiens beaucoup de mes discussions de cantine sur la vision politique des électeurs salariés.
Supprimeroui ça peut faire frémir, j'ai arrêté de relever car j'avais fini par être catalogué "rouge" :)
SupprimerJe continue à alimenter le débat. Les collègues connaissent mon positionnement politique et savent que je ne suis pas spécialement objectif mais savent aussi que je suis à peu près le seul à pouvoir argumenter.
SupprimerÇa mériterait que j'en fasse un vrai billet mais il faudrait que je sous à jeun.
Venant d'un tout petit village, le bistro pour moi, ce ne sont que des souvenirs sans a priori négatifs, ils faisaient parti de la vie de la commune. Et quand j'ai commencé à vraiment les fréquenter, je n'ai le souvenir que d'un endroit où je me sens bien. C'est pour ça que la comparaison me plait.
RépondreSupprimerC'est bien ce que je disais : tu peux comparer parce que tu aimes bien les deux et tu as une vision "socialisante" des deux.
SupprimerBon alors "Bistro" avec un T ou sans T? Ah non mince ce n'est pas ici.
RépondreSupprimerTu avais du retard de lecture ? Je préfèrerais "BistroS" : tout est fermé à Bicêtre alors que j'ai l'humeur guillerette.
SupprimerJe déconne, je ne suis pas trop en retard pour une fois.
SupprimerOuf.
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