Depuis quelques semaines, j’ai de nouveaux commentateurs
dans mon blog politique. J’ignore d’où ils viennent, probablement de chez
Didier Goux vu que certains sont bien réacs. Ils sont très difficiles à gérer,
probablement parce qu’ils ne savent pas ce qu’est un blog. D’ailleurs, j’en ai
fait un billet pour faire suite à un de Didier, qui semble avoir les mêmes
problèmes.
Ce qui me fait dire qu’ils ne savent pas ce qu’est un blog
est qu’ils donnent un tas de conseils péremptoires et qu’ils s’imaginent dans
un lieu public. D’ailleurs, le seul argument qu’ils ont est « si vous n’aimez
pas les commentaires, vous n’avez qu’à les fermer ou même tenir des blogs en
accès restreint. » S’en suivent un tas de considérations philosophiques
débiles dignes de ces réactionnaires qui cachent un monceau de vide derrière un
tas de littérature…
Il est temps de leur dire ce qu’est un blog ! Et je
vais le faire par analogie avec les bistros, pas parce que c’est mon thème fétiche
et que j’aime bien les discussions légères, mais parce que ça correspond tout à fait
à la réalité.
Par exemple, la plupart des gens s’imaginent qu’un bistro
est un lieu public. Il n’en est rien, c’est un lieu privé ouvert au public. Le
taulier y est le seul responsable, il y fait ce qu’il veut, dans le cadre de la
loi, de la réglementation locale et, éventuellement, d’un contrat de gérance.
Quand un client est chiant ou désagréable avec les autres clients, il a le
droit, voire le devoir, de le virer.
Le blogueur doit vérifier que les commentaires sont bien
dans le style de la maison, qu’ils ne feront pas fuir les autres lecteurs, …
Tous les jours, le patron doit imaginer un plat du jour qui
devra non seulement plaire à ses clients, les habitués surtout, pour s’assurer
qu’ils reviennent régulièrement, mais les nouveaux aussi. Le plat du jour est
important, le client est habitué au style de la bouffe de la maison, mais il
arrive toujours un moment où il se dit que c’est toujours pareil. A côté du
plat du jour, il y a la carte, qui doit être suffisamment fournie pour tenir
compte des souhaits de tout le monde mais pas trop, sinon il est impossible de
garantir la fraicheur des produits.
Le blogueur doit générer du contenu au quotidien. Des
billets de fond, des billets légers,…
Le client aime bien la décoration de l’établissement, ce
machin qui crée l’ambiance. Il aime bien les décors en bois sombre, ça fait un
peu cosy, on y est bien. Mais le client n’y va jamais parce que c’est trop
sombre, trop intime, il trouve que ça ne fait pas propre, il a toujours les mêmes
têtes à côté de lui. En terrasse, le client gueule parce que les tables sont
trop serrées mais il gueule aussi quand, avec ses cinq collègues, il ne trouve
pas un endroit pour déjeuner.
Le blogueur doit mettre les mains dans le cambouis, pour
tenir sa boutique, comme il imagine qu’elle doive l’être pour enchanter ses
lecteurs.
Le patron doit être tôt le matin, avant l’ouverture, pour
sortir la terrasse si la société en charge de l’entretien n’est pas passée. Il
doit être là le matin au cas où le chef cuistot ne se pointe pas. Il doit
savoir prendre les mesures qui s’imposent, voire faire la cuisine lui-même et
déléguer son comptoir à un de ses serveurs. Le patron doit être là, le soir,
pour assurer la fermeture, faire la caisse, compter les tickets restaurants… Le
patron doit prévoir deux services sept fois par jour, en tenant compte de la
rotation du personnel, cuistots et serveurs, … Le patron doit gérer l’imbécile
de livreur de bière qui arrive pendant le service du midi et qu’il faut ouvrir
la trappe de la cave en déplaçant quelques tables de clients.
Le blogueur doit faire attention à un tas de détail, un
compteur de visites qui déconne, une blogroll où tout le monde doit être, un Twitter
où il doit surveiller ce qu’on dit de lui…
Mais le matin, au café, et le soir, à l’apéro, le patron est
derrière le comptoir. Il doit parler avec des clients, être poli, faire croire
qu’il est pote…
Le blogueur doit se mettre bien avec ses commentateurs.
Le client va gueuler parce que le pinard est trop cher mais
si le patron baisse « en gamme », le client n’aimera pas son pinard
et ne reviendra pas.
Le blogueur se fait taper dessus pas ses lecteurs s’il a un
coup de blues.
Et le client va donner un tas de conseils au patron. Mais le
client ne connaît rien, s’il n’est pas lui-même patron de bistro.
Le blogueur va recevoir un tas de conseils. Tu devrais faire
un billet sur tel sujet. Tu devrais mette ta bloguerolle en mauve et pas en
violet, …
Et le client va engueuler ses potes. Hé ho ! C’est à
toi de mettre une tournée, j’ai déjà mis la mienne. Et le patron doit savoir
qui a payé quoi et mettre tout le monde d’accord.
Et le blogueur doit séparer ses commentateurs qui s’étripent
pour savoir si les 35 heures sont la création de Martine Aubry ou de Dominique
Strauss-Kahn, parce que les autres lecteurs n’en ont rien à cirer et commencent
à s’impatienter.
Alors le patron vire des clients. Le blogueur efface des
commentaires.
La vie, quoi !
Je vous offre un verre ?
Un blog n'est pas un forum. Un blog n'est pas la buvette du Parc des Prince qui aura toujours des clients à qui on pourra fournir des bouteilles d'eau sans bouchon pour qu'elles se vident s'ils les jettent dans la foule.
Chacun ses contraintes. Mais il ne faudrait pas que les commentateurs de blogs se comportent comme des supporters du PSG.
(photo)
Un blog n'est pas un forum. Un blog n'est pas la buvette du Parc des Prince qui aura toujours des clients à qui on pourra fournir des bouteilles d'eau sans bouchon pour qu'elles se vident s'ils les jettent dans la foule.
Chacun ses contraintes. Mais il ne faudrait pas que les commentateurs de blogs se comportent comme des supporters du PSG.
(photo)
Excellent biyé qui dit les choses exactement comment y faut : "bien chaud, bien parisien,faut-y vous l'env'lopper ?"
RépondreSupprimerExcellent m'sieur. Un blanc cass' pour moi!
RépondreSupprimerMerci. Tiens, c'est la mienne.
RépondreSupprimerTu as raison, ne te laisses pas faire!
RépondreSupprimerUn demi pour moi, merci.
Un seul, alors, tu as déjà assez bu.
RépondreSupprimerJ'adore ce type de billet, mais je ne vais pas le dire à chaque fois, je vais passer pour un fayot
RépondreSupprimerBon billet !
RépondreSupprimerXapur,
RépondreSupprimerMerci ! Tu auras une bière.
FalconHill,
Il faut fayoter pour avoir une bière. Gâteux.
Bon, le patron marmonne tout seul, je repasserai un autre jour, il doit être fatigué.
RépondreSupprimerJamais contents, les clients...
RépondreSupprimerExcellent !
RépondreSupprimerMerci !
RépondreSupprimerJe souris: j'ai été la première blogueuse à écrire "bloguerolle", et je ne suis plus la seule.
RépondreSupprimerC'était un hommage, Suzanne !
RépondreSupprimerJ'ai pas eu le temps de commenter tout à l'heure mais j'ai beaucoup apprécié ce billet, qui tombe pile pour moi et m'a fait du bien en le lisant, merci !
RépondreSupprimerL'analogie est bien trouvé.
RépondreSupprimerC'est un excellent billet.
Moi je veux bien un monaco!
Guillaume,
RépondreSupprimerC'est moi qui te remercies !
Shaya,
Tu auras juste un Vittel grenadine. Tu es trop jeune.
on est pas loin de 40 alors on va pas chipoter. Un demi pour tout le monde ! yep
RépondreSupprimerFinalement, la seule différence c'est que, nous, on ne ramasse pas la monnaie à la fin…
RépondreSupprimerj'ai pas ta maitrise du comptoir, (mais je m'entraine), tu a écrit «deux services sept fois par jour» c'st pas plutot «deux services sept fois par semaine»
RépondreSupprimertrès bon billet je conseillerai la maison a mes amis
Bravo pour ta définition d'un blog... Je vais rarement au bistro, mais j'aime bien le parallèle.
RépondreSupprimerla comparaison est pertinente. Ce sera la même pour moi stp. Tu la mets sur ma note ?
RépondreSupprimerTrès belle note, le parallèle est excellent. Respect.
RépondreSupprimerPrincesse,
RépondreSupprimerMerci !
Vlad,
Non, c'est ma tournée !
Philippe,
Tu devrais !
Lolo,
Entraine toi !
Didier,
C'est dommage...
Monique,
Hips !