Vendredi, vers 23 heures, Twitter parlait beaucoup du Japon (c’était avant qu’on parle d’une potentielle catastrophe nucléaire). Je suis tombé sur le Twit d’un gugusse qui demandait « où on pouvait donner pour le Japon ».
Il m’a paru tellement cocasse d’imaginer qu’une puissance financière telle que le Japon puisse avoir besoin de l’aide financière des citoyens français, que j’ai immédiatement que c’était une plaisanterie.
Mais, finalement, je me demande…
Et que penser du Gabon qui a fait un chèque de 1 million de dollar pour le Japon?
RépondreSupprimerEn effet on peut "donner en ligne pour le Japon" via La Croix-Rouge notamment. Heu honnêtement je m'interroge. Le Japon c'est pas Haïti.
RépondreSupprimerEl Camino,
RépondreSupprimerIls sont généreux...
Guillaume,
Oui, mais les twittos sont tellement habitués à voir défiler l'actualité qu'ils ne font plus la différence entre Haïti et le Japon.
Lu sur Twitter hier soir..
RépondreSupprimer" Je ferais un don pour le Japon quand ceux d'Haiti seront arrivés!!"
...
J'avoue me demander comment on peut poser cette question. J'ai de la famille au Japon, par chance elle n'est pas dans la zone frappé par le tsunami.
RépondreSupprimerMais devant un cataclysme de cette ampleur, les survivant ont besoin d'aide pour être secouru : ils n'ont plus rien. Il y en a qui meurt de faim et de froid car les secours n'arrivent pas.
Alors, si dans cette situation, vous ne voudriez pas être aider allez-y...
Ils y a eu des collectes de don pour la Nouvelle-Orléans et c'était beaucoup moins grave... La c'est la moitié de la côte Est du Japon qui a été dévastée, vous pensez sérieusement qu'un pays endetté à 120% de sont Pib n'a pas besoin d'aide dans cette situation?
"J'avoue me demander comment on peut poser cette question."
RépondreSupprimerTout simplement en réfléchissant et en arrêtant d'agir comme un neuneu (désolé d'être un peu grossier, mais cette affaire m'a énervé, dans la semaine).
Les Japonais ont surtout besoin, outre d'un soutien moral (qu'il est trop facile d'acheter pour 50 euros), d'un besoin logistique.
S'ils ont besoin de 50 000 couvertures qu'ils les prennent dans les supermarchés chez eux : à 10 euros pièce, ça ne va pas couler la dette.
En outre, ils sont au bord d'une catastrophe majeure, il est même possible qu'ils doivent prochainement évacuer des millions de gens voire la totalité des habitants : là, nous pourrons (devrons !) les aider mais si ça arrive, personne ne pensera à leur dette !
Ils ont par ailleurs une grosse tradition de solidarité et n'ont franchement pas besoin de nous.
"Mais devant un cataclysme de cette ampleur, les survivant ont besoin d'aide pour être secouru : ils n'ont plus rien. Il y en a qui meurt de faim et de froid car les secours n'arrivent pas."
Il faut réfléchir, disais-je : que va pouvoir faire notre pognon pour accélérer les secours ?
Enfin, c'est un enjeu politique majeure : si on fait appel aux gens pour donner, c'est qu'on n'est plus capable d'avoir une "solidarité nationale", un état qui peut intervenir pour aider les gens, y compris à l'étranger. C'est la même chose que le Téléthon (l'état ne paie plus pour la recherche médicale mais on fait appel aux gens, pendant ce temps, on se précipite pour aller faire la guerre en Lybie histoire de redorer le blason de notre chef de l'état, la nation étant obligée de le suivre) ou pour les restos du coeur (notre société n'est plus capable de s'organiser pour nourrir les gens).
Alors en donnant 50 euros pour le Japon, on se fait plaisir, on se dédouane d'un tas de chose et après on change de chaine pour regarder une série américaine à la télé.
Ou on vient donner des leçons de moral dans les blogs...