mardi 6 mars 2012

Virons la droite !

Interpelé par un blog réactionnaire à poil dans les oreilles, en tant qu’imminent blog de gauche, je vais tenter de répondre, au risque de me faire haïr par mes congénères pour mes fréquentations qui fleurent bon les heures les plus sombres de l’histoire et tout ça. Sans compter que la dernière fois que j’ai vu l’Amiral Woland et Didier Goux, ils avaient probablement l’haleine un peu chargée mais je n’étais moi-même plus vraiment en l’état de juger de la chose vu que nous sortions de table.

Il faut dire que l’Amiral et Didier sont à peu près les seuls réactionnaires sympathiques. Ils s’auto-haïraient probablement s’ils étaient de gauche. Et en plus ils écrivent correctement même si c’est souvent pour cracher pour tous ceux qui sont nés plus ou moins loin au sud de la Loire.

Afin d’éviter mon sympathique lectorat d’augmenter le compteur de visites d’un blog nauséabond, je vais résumer les propos de l’Amiral : il ne comprend pas, à la lecture de ma blogroll, la haine que l’on peut ressentir vis-à-vis de Nicolas Sarkozy alors qu’il pense qu’il mènerait une politique proche de celle de François Hollande, qu’il a même gouverné avec des socialistes et tout ça.

Je vais donc tenter de lui expliquer avec mes doigts boudinés sur mon clavier en plastique.

Je vais d’abord faire une page de publicité pour le blog de mon ami Yann, qui aurait d’ailleurs bien sa place entre l’Amiral, Didier et moi autour d’une table ou au pied d’un comptoir.

Dans son billet du midi, il diffuse le programme de la télévision (notre illustration) pour ce soir. Nous avons le choix :
-         sur France 2, l’émission « Des paroles et des actes » avec Nicolas Sarkozy,
-         sur France 3, le film « le grand ménage »,
-         sur M6, le film « la vérité si je mens ».

Ce programme de télévision illustre parfaitement l’état d’esprit qui règne dans nos esprits embrumés. Nous sommes très proches des réactionnaires qui se lamentent de l’état du pays aujourd’hui. J’ai repris son billet dans Twitter et je l’ai montré aux collègues de bureau puisque j’ai déjeuné avec des « de gauche » ce midi. On a bien rigolé.

De ma part, il n’y a pas de haine spécifique. Pas d’amour non plus. Comprenez bien. Je n’aime pas les flageolets et n’aurais absolument pas l’idée d’en faire à manger chez moi sauf si un concours de pets est organisé par la suite. Par contre, si je suis invité à manger chez des braves et que le gigot est accompagné de flageolets, je féliciterais la maitresse de maison pour son bon goût et mangerais les flageolets avec beaucoup de plaisir en pensant que la maitresse en question prendrait du plaisir à mon plaisir. C’est du savoir vivre. Ce qui ne m’empêchera pas de faire boire le maître des lieux pour faire en sorte de pouvoir culbuter la baronne en fin de repas.

L’Amiral estime très proches les politiques de l’UMP et du Parti Socialiste. C’est un blogueur extrémiste. C’est un peu comme s’il était un martien resté sur sa planète d’origine observant la ménagère en question avec des jumelles et se demandant pourquoi je veux la culbuter plutôt que son digne époux. La différence entre un homme et une femme est relativement mince mais parfaitement visible pour un observateur avisé. Par exemple, on remarque sur la femme une paire de nichons d’une taille variable selon le modèle mais néanmoins indispensable pour la caractériser et pour aimer, ou pas, la culbuter.

Etes-vous pour ou contre la lapidation des fillettes de 13 ans qui se sont fait violer ? Non bien sûr répondent en chœur les supporteurs du PS et de l’UMP. Nous sommes politiquement très proches. Je pense néanmoins qu’il y a des extrémistes d’autres civilisations qui répondraient : « ben oui quoi c’est normal elle a fauté ».

Ainsi, quand la droite fait la réforme des retraites pour augmenter l’âge de départ à la retraite, les gens de droite trouvent ça tout à fait normal, bordel la population vieillit et tout ça, il faut être raisonnable, hein ! Nous autres, à gauche, on se dit calmement (parce que nous on réfléchit, nananère) d’une part que c’est une régression sociale inadmissible (ce que je veux bien considérer comme un question de principe) et d’autre part un tas de trucs plus factuels. Par exemple, que c’est idiot de faire travailler plus longtemps les gens quand on a plus de 3 millions de chômeurs. Autant faire bosser les jeunes que les vieux et après on répartira le pognon généré par la création de richesse et tout ça. On se dit que des gens s’en foutent plein les fouilles avec la spéculation et le travail des autres et qu’il serait temps de modifier un peu le curseur pour que le fruit du travail ne fasse pas qu’engraisser quelques patrons, certes probablement méritant, quelques actionnaires, que nous pouvons certainement remercier de placer leur pognon dans le bon fonctionnement de l’économie, mais que le fruit de ce travail puisse servir à ceux qui perdent de la sueur et des kilos dans ce travail, par exemple en augmentant légèrement le montant versé pour leurs retraites…

C’est nôtre côté réactionnaire, aussi à gauche : on n’aime pas les réformes et la destruction d’un tissus social mis en place après guerre…

Ainsi, quand la droite prend des mesures d’austérité pour que l’état dépense moins de pognon ce qui, je le conçois, pourra faire très plaisir aux libéraux que sont souvent les réactionnaires (sauf Didier Goux, il ne comprend rien en économie), nous pouvons penser que cela réduira la consommation des braves gens et donc le revenu des entreprises et la création de richesses et tout ça.

Ainsi, quand la droite prend la décision d’augmenter la TVA payée sur la bouffe par les consommateurs citoyens, nous pensons qu’il serait plus juste, d’abord, de faire en sorte que tous les revenus, quels que soient leurs origines, soient taxés à l’identique.

Ainsi, quand la droite décide d’exonérer de cotisations sociales et de fiscalité, ça permet aux patrons de faire bosser plus ses salariés et de ne pas embaucher on appelle ça un effet d’aubaine. Je comprends néanmoins qu’un libéral puisse être opposé à cette mesure puisqu’il va croire à la valeur travail, à la production de richesse et tout ça et est opposé, par nature, à toutes les taxes et autres machins qui vont engraisser les poches de l’état.

En outre, à gauche, on va au bistro. On regarde. On sait les principaux bénéficiaires de cette mesure sont les patrons, dont les patrons de bistros, qui peuvent déclarer les heures supplémentaires qu’ils payaient auparavant en liquide. On sait que cette mesure tombe à pic parce qu’ils étaient acculés : les clients payant maintenant majoritairement en tickets restaurants et par carte bancaire, les bistros ne dégagent plus assez de liquide pour payer leurs salariés au noir.

Pour les mesures sociétales, on est extrêmement dubitatifs aussi. Tiens ! Ils vont obligés les conducteurs de voiture à avoir un alcootest dans leurs caisses. Qui peut croire que cette mesure aura un impact sur le nombre d’accidents de la route liés à l’alcool ?

Nous sommes fatigués de cette politique menée depuis cinq ans au cours desquels on ne retrouve finalement pas grand-chose de positif parce que tout est raté. Je parlais hier soir vaguement de l’autonomie des universités dont se vante la droite : ça serait sa principale réussite. D’ailleurs, même à gauche, certains admirent. Moi, je m’en fous, ça fait longtemps que j’ai quitté les bancs de la fac (d'autant que je ne suis jamais allé) et que je ne connais plus rien à l’université… Paf ! Le bilan ? Progressivement les universités n’ont plus assez de pognon parce que l’état a baissé ses contributions et se retrouvent sous tutelle. Terminé ! Plus d’autonomie…

Tout rate. On n’en veut plus.

On pourrait aussi parler des cinq ans précédents, du deuxième mandat de Chirac. Tiens ! Oui, parlons-en ? Que retient-on de ces cinq ans de Chirac ? Rien. Une vague décentralisation et des manifestations contre je ne sais plus quel contrat de travail idiot qu’ils voulaient nous refiler et qu’ils ont été obligés de retirer dans la précipitation. Cette décentralisation ? Ratée. Ils ont filé aux départements la mission de payer le RMI (puis le RSA) sans leur en donner les moyens.

Je conçois qu’un réactionnaire libéral puisse être opposé au RMI. Pas moi. Mais j’en ai marre de cette politique ratée, de ces ratages éternels uniquement pour pouvoir pointer la mauvaise gestion des départements…

Et les précédentes périodes avec la droite au pouvoir ? 93 à 97 ? Une hausse de la TVA et la chute de la droite dans un fiasco. 86 à 88 ? La mort d’un étudiant.

Que se rappelle-t-on des périodes de droite depuis 40 ans ? Voire plus…

L’autorisation de l’IVG…

Point barre. Une mesure de gauche qui devrait bien déplaire aux réactionnaires catholiques…

Que se rappelle-t-on des périodes de gauche depuis 40 ans ? L’abolition de la peine de mort, la retrait à 60 ans, les radios libres, la semaine de 39 heures puis de 35, le RMI, la CMU…

Je me doute qu’on puisse être contre tout ça ou contre une partie. Je me doute qu’on puisse trouver des périodes noires à la gauche. Tiens ! Il y a Fabius à la télé. Ne le perturbons pas ses préparatifs divers. On trouvera des périodes noires à tout le monde. Tiens ! Le Chirac qui avait recommencé les essais nucléaires au plus mauvais moment. Ca ne l’a pas empêché d’être brillant en refusant la guerre en Irak.

On pourra toujours ergoter des résultats économiques des uns et des autres au gré de la conjoncture mondiale. Je pourrais ici ressortir tout l’argumentaire chiffré habituel sur la dette qui augmente plus vite sous la droite que sous la gauche, ce n’est pas l’objet. C’est la gauche qui a eu l’habilité de se glisser au pouvoir la dernière fois où tout allait bien. Nananère.

Que retient-on de la droite depuis 40 ans ? Rien à part une mesure de gauche. Que retient-on de la gauche ? Le progrès. J’imagine bien que pour un réactionnaire, ce mot puisse générer au minimum quelques interrogations.

Pas pour le citoyens que je suis.

Enfin, que retient-on de la droite depuis 5 ans ?

La réponse vaut largement qu’on soutienne massivement les partis de gauche pour la prochaine élection présidentielle.

14 commentaires:

  1. J'aime bien aller faire un tour chez l'Amiral, ça sent le skaï des sièges de 504, ça me rappelle les téléphones à cadrans, les vieux machins rigolos quand on y repense cinq minutes mais qu'on ne regrette pas.

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  2. Excellent billet et bonne synthèse à la fin, je ne sais pas si un blogueur de droite va te répondre d'une manière aussi claire, mais en tout cas il va devoir bien se creuser les neurones pour y arriver !

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  3. Nicolas, tout cela est bel et bon mais ce n'était pas le sens de mon billet du tout... Vous avez des arguments de gauche parfaitement raisonnables si on accepte vos présupposés. Je ne suis bien entendu d'accord avec à peu près rien puisque vous pensez que le keynésianisme fonctionne et moi pas. Après on peut ergoter sur les détails, mais au final là est le point de friction.

    Peu importe.

    Mon interrogation porte sur la haine profonde de certains de vos congénères envers Sarkozy et de certains des miens envers Hollande. C'est une réaction qui me parait totalement disproportionnée et donc incompréhensible d'autant plus qu'elle n'est jamais argumentée. Il y a quand même une différence majeure entre "soutenir massivement les partis de gauche" et être au bord de la rupture d'anévrisme quand on voit la tête de quelqu'un.


    El Camino, content que ça vous plaise et de vous faire glousser au bureau.

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    1. Tiens ! Je n'ai pas lu votre billet exactement comment ça. Je me suis laissé emporté.

      Je n'ai pas cette haine parce qu'au fond je suis un peu cynique mais je la comprends. Le Président est responsable d'une formidable régression de beaucoup de côtés. Mais aussi de la baisse de la "valeur politique". C'est peut être un truc que vous ne pouvez pas sentir en étant libéral donc pas nécessairement grand croyant dans le rôle de l'état.

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    2. Mais c'est là qu'est le délire justement! "Formidable régression" pour des mesurettes sans poils autour.
      Schroeder, un socialiste, teuton certes mais socialiste quand même, a mis en place des réformes bien plus dures. Monti a plus réformé à la hache en 3 mois que Sarkozy en 5 ans.
      Je crois qu'il y a vraiment un problême de perception ou soit je suis encore plus extrême que je croyais, soit le cuir des uns et des autres est vraiment de moins en moins épais.

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    3. Oui mais la situation en Allemagne est catastrophique, avec des records de pauvreté et tout ça. Les mesures des sociaux machins étrangers ne sont pas exemplaires ! Et comme dirait le troll en dessous, les socialos français n'ont pas fait que du bon.

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    4. Mais je ne parle pas du bien fondé des politiques! Je dis que Sarkozy n'a pas été bien méchant.

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    5. Moi non plus, je ne parle pas du bien fondé. Il n'a pas été bien méchant comme les autres, mais il y a en plus le personnage.

      Mais je suis l'avocat du diable dépêché par des saints...

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  4. J'espère que tu es bourré quand tu écris tes textes de propagande. Qui a initié la financiarisation de la société, qui a lancé cette Europe désastreuse, qui a mis des jeunes à la rue? La nullité absolue de la droite ne rend pas le PS estimable. S'arrimer à l'Allemagne au passé si sombre est un progrès?
    De toute façon, le PS va faire exploser la pauvreté dans les cinq ans qui viennent, sous commandement allemand. On lira tes âneries embarrassées à ce moment.
    Jard.

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    1. Tu es toujours aussi con, toi. Un plaisir. Tu voudrais sans doute qu'on envahisse l'Allemagne pour leur faire comprendre la vie ?

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  5. Bon, je retourne en face ... au moins on ose dire qu'on parle de pénis et combien ça mesure et toussa ...

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  6. Virons la droite.... Quel programme!!!

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