mercredi 31 juillet 2013

Taguer les fachos...

Je veux bien le faire dans mon annexe mais il faudrait que les gauchistes certifiés arrêtent de raconter des conneries. 

Les fachos en ordre de marche

Les fachos sont en ordre de marche. Je vais les dénoncer. Mon côté facho. C'est à lire chez Corto. 
http://corto74.blogspot.fr/2013/07/quand-laccent-tue-la-relation.html

Ce qu'il y a de bien, c'est qu'il n'y a pas à les titiller très longtemps. Pour sa défense, il pourra nous expliquer qu'il plaisantait ou nous expliquer que je suis un enculé. C'est au choix. 

Elle est belle, la vie ! Cet imbécile sévit avec un pseudo dans la blogosphère. Les blogueurs réacs comme Corto le laissent faire (ou pas, je ne fais pas un procès, Corto va peut-être virer ce commentaire).

Quant à Robert Marchenoir, il va tenter de trouver une pirouette pour d'an sortir mais personne n'oubliera que ce n'est qu'un fumier. 

Cela étant, Ramdane est malade, Tonnégrande est en vacances en Guyane et Djibril fait le ramadan, c'est à dire qu'il ne picole pas en public. 

J'ignore donc ce que mes nègres et mes bougnoules à moi vont penser de ça. 

Cela étant Bob me donne des envies de meurtre, ce qui est contraire à mes principes. 


Atterré !


C'était rigolo, quand on était blogueurs d'opposition, on faisait plein de fautes d'orthographe. C'était une marque de fabrique. Mais aussi un effet collatéral des nouveaux moyens mis à notre disposition : on ne fait plus attention. 

L'andouille d'hier me reprochait mon orthographe, relayé par une autre andouille, les deux n'ayant aucune aptitude en typographie alors qu'ils sévissent sur le web depuis des années. 

Pour ma part, quand un mot est souligné en rouge par le machin que j'utilise pour écrire, je me pose des questions. D'autres pas. 

Je suis atéré. 

Je lui passe la faute à dispensée, j'aurais pu la faire... 

Les twittos de droite sont toujours là

J'aime bien @minijupe mais de là à espérer une émeute pour pouvoir se donner raison. La droite est grave. 


Je n'avais épinglé personne depuis hier soir !

mardi 30 juillet 2013

Le con du jour : le nonce (et un peu @corto74 !)

Quand cette andouille de Corto a tweeté un lien vers un billet de blog où un blogueur me tombait sur le poil, j'ai cru que c'était un jeune blogueur peu au courant des usages dans les blogs. Mais non ! Pas Corto, le taulier du blog. 

De toute manière, on ne tirera rien de Corto. Je suppose qu'il pensait me faire de la peine ou un truc comme ça.  Tiens ! Je vais faire un aparté : quand je fais un billet pour viser un blogueur, c'est uniquement pour m'occuper de la ligne politique de son blog, pas pour des aspects personnels, comme ce nouvel imbécile. Dans ton tweet, tu dis que je ne l'aime pas. C'est idiot. Je ne peux pas ne pas aimer quelqu'un que je ne connais pas. Je ne peux pas l'aimer non plus, d'ailleurs. Je m'en fous. 

Dans ce tweet, tu t'en prends encore une fois à moi et tu vas encore pleurer parce que je ne fais que m'en prendre à toi. Tu devrais changer de dose au médicament. 

Dans les commentaires du billet en question, tu te plains, d'ailleurs, que je ne fais que m'en prendre à toi. Et pour le prouver, tu mets un lien vers un de tes billets où tu te prends à moi. Essaie de rester zen. 

Nous sommes dans des blogs politiques. Dans le tien, tu as choisi de faire très peu de fond et de t'en prendre à la gauche. C'est de bonne guerre mais totalement inutile à part amuser tes lecteurs. Il n'empêche qu'il ne faut pas t'attendre à ce que nous restions sans bouger face à tes insultes et tes mensonges. 

Par contre, l'autre crétin que je ne connais pas s'en prend à moi en tant que personne, avec une menace physique. Tu es évidemment trop con pour saisir la différence.

Le con se plaint que je le traite de connard. J'ignorais qu'il y avait encore des types qui me connaissent qui soient encore surpris par mes réactions vu que ça va faire 6 ou 7 ans que je traite de connard ou de trou du cul les gens qui m'emmerdent. 

Toujours est-il que je n'ai jamais traité quelqu'un de connard sans raison. Tu penses bien, Corto, que ce débile qui s'en prend à moi raconte une version erronée de l'histoire dans son billet. D'ailleurs, il n'a pas les couilles de mettre un lien vers le billet où je l'aurais insulté pour que ses lecteurs puissent vérifier le contexte. Il n'a pas non plus les couilles de mettre sa vraie identité quand il blogue (ce qui est normal) mais il a les couilles de mettre mon nom dans le titre de son billet, de manière à ce qu'il soit facilement repéré par Google.

J'appelle ça une crevure. Et ceux qui font la promotion dans Twitter de ce genre de saloperies des raclures. 

Néanmoins, ce type qui a le courage de m'insulter et de faire des menaces physiques, n'hésite pas à me traiter de caguette, ce qui veut dire sans-couille, en gros, dans les commentaires. 

Cela a bien aidé à mon hilarité. 

Mais ce qui est à son origine, c'est que je croyais qu'il s'agissait d'un blogueur débutant... Alors qu'il a commencé plusieurs mois avant moi. Il n'a donc strictement rien appris. Il n'a aucun recul. Il vit toujours dans les réseaux sociaux comme s'il était dans son petit monde.  

Tu vois, Corto, dans le commentaire que tu lui laisse, tu te moques de mes affidés. Je te conseille de lire les commentaires de ton propre blogue. Tu n'as que des fans. Parfois avec les copains, on vient te titiller. C'est rigolo. Mais tu n'as que des fans qui se prosternent. 

Tu peux maintenant aller lire les commentaires, chez moi, à part ceux qui disent trois mots, la plupart des commentateurs sont des gens qui viennent discuter parce qu'ils ne sont pas d'accord avec moi. Mais, pas plus que le faux jeune imbécile, tu n'es capable de le voir. Ainsi, vous vivez dans votre monde. 

Il y a un autre type qui a commenté le billet (à l'heure où j'écris). Il est pareil. Relis bien ce qu'il a écrit. Dans son monde. Si vous ne sortez pas un peu prendre l'air, vous allez être complètement déconnectés, mes pauvres. 

Néanmoins, pour faire la conversation, il faut respecter certains rites. Le faux jeune trou du cul ne les connaissais pas et a été désagréable dès son premier commentaire et a répondu de travers à mon interrogation finale. 

Dans cette histoire de commission parlementaire suite à l'affaire Cahuzac, c'est bien la première fous qu'une opposition fait autant de bruit dans les médias pour une commission. 

Le type mériterait un coup de pied au cul pour la bonne raison qu'il n'y a aucune... raison que je supporte un connard hautain et prétentieux qui répond à côté par ce qu'il voulait démontrer que j'étais un menteur. 

Il n'a pas réussi à le faire dans un commentaire. Il essaie de le faire dans un billet ce qui est petit.

Il est comme toi, Corto, il s'adresse à ses fans, dont toi. Aucun ne va se poser des questions. C'est amusant pour vous mais vous avez l'impression de faire de la politique en pissant dans un violon. 

Dans ton commentaire, chez lui, tu dis que je vais lui adresser une volée de bois vert. Je n'ai aucune raison. Il ne m'intéresse pas. Toi, tu m'intéresses mais c'est parce que j'ai l'esprit scientifique. C'est pour ça que je réponds. 

Enfin, ce con se permet de critiquer mes qualités de rédacteur. Il peut. Mais quand on tient un blog depuis aussi longtemps, on apprend les règles de typographie. Je connais un imbécile qui met toujours un espace après une parenthèse ouvrante et avant une parenthèse fermante. Lui le jeune vieux il met des espaces après des apostrophes. C'est très laid. 

C'est ici que ça se passe :

http://lenonce.org/2013/07/30/nicolas-jegoun-une-vraie-tete-de-champion/

Vous pouvez troller. 




Envoyé de mon iPhone

lundi 29 juillet 2013

La conne @justweetyme ! Et les abrutis qui découvrent Twitter

Je suis tombé, ce soir, sur une des pires connasses réactionnaires que le web a pu engendrer. Pour le plaisir de massacrer @valtrier, elle me reprend parce que j'ai dit que c'était la conjointe de pépère. Ce genre de tarée d'extrême droite qui préfère critiquer l'usage des mots que d'étudier les faits...


A sa décharge, elle ne sait pas que j'ai un blog où j'insulte les connasses et connards qui ne savent pas avoir une discussion entre adultes. 

Dans le blog politique, j'ai encore traité de connard un abruti ! Je me suis pris une volée de bois vert dans Twitter et dans les commentaires. Les gens, restez zens ! Ça va faire huit ans que je tiens mes blogs et sept que j'ai un compte Twitter. 

Vous vous êtes découvert une liberté d'expression depuis un ou deux ans. Cette liberté vous autorise à dire n'importe quoi. Et elle m'autorise à insulter les abrutis anonymes qui me font chier pendant mes heures de loisir. 

Surtout si au bout de quelques tweets, ils avouent ne pouvoir s'exprimer en plus de 140 caractères. 

vendredi 26 juillet 2013

Le pape et les homos


Via @ornikkar, indispensable !

Je dois une réponse à @corto74


Il y a des imbéciles qui se permettent d'insulter en permanence les blogueurs de gauche dans leurs billets (les gauchiards, qu'il nous appelle) et qui mentent à chaque billet, qui me provoquent dans les réseaux sociaux.

Ce n'est pas moi qui ai besoin de médecin. 

Le dernier billet que j'ai visé était celui ci-dessous. Il est rempli de mensonges, d'insultes. Pas seulement à la gauche, mais à la République. Des réponses s'imposent. Mais la médecine serait effectivement une meilleure réponse. 

Je l'ai visé mais cité personne. 



http://corto74.blogspot.fr/2013/07/la-justice-ordonne-la-gauche-d

#ff sieste @pierre_danet @dadavidov

Le brillant twittos/blogueur de droite

Ayant peu blogué aujourd'hui, j'errais sur la toile à la recherche de conneries à dire. Je suis tombé sur le compte Twitter de Corto. Et j'ai trouvé des conneries à dire, non pas à propos de ses tweets dont je me fous, mais à propos du personnage qui m'amuse beaucoup vu que c'est la star des blogueurs de droite mais, ce soir, elle fait un peu pitié.

Figurez-vous que l'on tombe sur la seule star au monde qui est abonné à plus de personnes que de personnes qui sont abonnées à lui. Moi, par exemple, il y a environ 4500 andouilles qui sont abonnées à mon compte mais je ne suis abonné qu'à 6 ou 700 comptes. Je ne peux pas tout suivre, non plus ! Reconnaissez que suivre plus de 6 ou 800 personnes est grotesque : c'est se foutre de leur gueule, on ne lit pas ce qu'ils tweetent.

Ce qui m'a fait rigoler, avec Corto, c'est qu'il vient de s'abonner à mon copain Melclalex, illustre membre des leftblogs, à mon copain Valério Motta, responsable de la com au PS et à mon copain (oui, on est une secte, on est tous copains), Mehdi, qui bosse pour l'Elysée dans le com, les réseaux sociaux et tout ça.

C'est difficile d'être blogueur de droite et de chercher de l'information. Ce qu'il y a de rigolo, c'est que Twitter limite à 2000 abonnements par compte pour ceux qui ont moins de 2000 abonnés, pour éviter les spams. Corto est à la limite. Il va falloir qu'il trouve d'autres fans ou d'autres sources d'information.

Ce garçon est fascinant mais dépense de l'énergie pour des conneries.


jeudi 25 juillet 2013

Bernadette Lafont

Généralement, lorsqu'une star que j'aimais bien meurt, j'en fais un billet sur le blog bistro mais ce soir, je ne suis pas inspiré. J'ai dépensé trop d'énergie dans ce blog, aujourd'hui... Alors, je vais me contenter d'une bafouille dans l'annexe. Ce que je considère comme un monument du cinéma français nous a quittés aujourd'hui. 

Dire que je suis triste serait faux cul. Je ne sais pas ce qu'elle a fait depuis 10 ou 20 ans. Il n'empêche que le vieux Joël a découvert l'information avec son smartphone ce soir. A vingt ans d'écart, on avait la même admiration pour le personnage qu'elle incarnait... Mais avec nos vingt ans d'écart, elle n'incarnait pas le même personnage. C'est étrange. 

Condoléances à la famille et à ses proches et tout ça. 

Un monument. 

Des nouvelles des travaux

Les travaux seront moins impressionnants ce soir, en face de la Comète, que les autres jours. C'est triste.  Peinture des lignes blanches. 

mercredi 24 juillet 2013

Les fans de @stephaneguillon



J'ai cité ce lascar hier soir, et il y a encore des clowns qui me RT. Incroyable. Des types sont tellement désœuvrés qu'ils cherchent les mentions de leur idole. 

En l'occurrence, c'est probablement un type avec deux comptes Twitter. 

lundi 22 juillet 2013

C'est un garçon le #royalbaby

Putain de bordel ! Est ce que quelqu'un pourrait appeler les patrons de la comète pour qu'ils disent au serveur de payer une tournée générale. 

Ai-je le premier blog français à annoncer la nouvelle ?

Canicule : n'oubliez pas les brumisateurs

L'andouille de droite qui analyse la politique

Ils sont rigolos (lire : cons), les blogueurs de droite. Ils font des billets pour interpréter la cote de popularité de Hollande mais oublient l'époque où Sarko était à moins de 20%.

Faire un billet pour démontrer que les gens pas d'accord avec lui sont forcément des cons ! 

Ce genre d'imbéciles continue à faire des billets pour défendre Nicolas Sarkozy qui a ruiné la France. Elle est belle la vie !

http://corto74.blogspot.fr/2013/07/francois-hollande-27-dopinions.html

Sales majestés


Tiens ! En cherchant un truc dans Google pour trouver des conneries à dire, je me suis rappelé de ce groupe... Les sales majestés. Pour la radio des blogueurs, c'est trop tard ? Attention aux oreilles.

vendredi 19 juillet 2013

Vive la vraie gauche !

Qui défend ceux qui ont es moyens d'épargner. 



Vive les ventilateurs !


Le problème de la vraie gauche est qu'elle se prend au sérieux et n'a aucun recul face à une plaisanterie. 

Je n'ai jamais eu eu de conversation avec ce type. C'est surréaliste : il se croit connu. Mais il est rien. C'est le cas de tous les ventilateurs à merde. Ils se prennent pour des gens importants.

Moi, je raconte des conneries au bistro. Elle est belle la vie. 

Pendant ce temps, j'ai passé trois heures, cette apres-midi, à démontrer les intox des reacs dans mon blog politique. 

Il a ventilé. 

@elc95 est un homme de goût

Il vient de décorer sa nouvelle voiture.

jeudi 18 juillet 2013

On se demandait pour qui roule Le Point

L'usager débile de Twitter (illustré par @localstories1 !)

Périodiquement, avec friendorfollow.com, je vais voir la liste des gens que je followe mais qui ne me followent pas. Je ne tolère, durablement, que @Elysee. J'ai même viré @Matignon. Ce soir, je vois un certain @localstories ! Je m'en fous. Je ne le connais pas, j'unfollowe. C'est alors (suspens...) que je me rappelle qu'il ne m'a followé qu'aujourd'hui, dans la soirée et que je l'ai "followé back" comme je fais à peu près avec tout le monde (sauf ceux qui ont plus de 2000 abonnés ou qui ne parlent pas français), par politesse (j'unfollowe deux ou trois semaines après si je n'ai pas d'atome crochu, sinon je serais obligé de suivre la prose de 4500 andouilles).

Bref ! Cette andouille de @localstories m'a unfollowé dès que je l'ai followé. Il est abonné à 245 personnes, le pauvre, et 365 - pardon 364 - le suivent. Je consulte ses tweets : il ne fait que des RT, rien de personnel, depuis le 2 juillet. Avant, il a eu un coup de mou et a twitté personnellement le 8 mai, le 9 mars, le 7, le 6 et le 5. Le premier tweet date du 28 février. J'ai remonté 8749 tweets...Je suis un blogueur consciencieux !

Je me demande s'il  a réfléchi à l'utilité de sa stratégie.

J'imagine qu'il doit passer des soirées à follower des types au hasard puis à les unfollower dès qu'ils le suivent ou s'il se rend compte qu'ils ne tweetent que des conneries. Cherche-t-il à devenir un twittos influent ? Va savoir...

Je me demande s'il  a réfléchi à l'utilité de sa stratégie, disais-je, et c'est une vraie question. 

mercredi 17 juillet 2013

C'est quoi ce spam à la con ?

Il spamme toutes les adresses mail liées à mes comptes Twitter. 

Les journalistes trous du cul

Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy

«C'est quand même lui qui nous a mis sur la paille avec une campagne qui a coûté les yeux de la tête. Et c'est moi qui dois gérer la faillite.»

J.-F. Copé, cité par le Canard.

(et mis en image par Romain)

lundi 15 juillet 2013

Glauque

Ce soir, il n’y avait pas grand monde à la Comète. J’ai donc décidé de laisser le serveur fermer tranquillement et je suis passé à l’Aéro. Un premier lascar ivre mort a essayé de m’empêcher de rentrer : « c’est fermé ». J’ai donc appelé le patron qui a ordonné au type de se calmer. C’est dingue comment certains bistros peuvent attirer les ivrognes. Je commande une bière et vais pour me barrer quand j’entends Manue dire à un autre type : « Hé ! Les gars ! Arrêtez de me draguer, je suis lesbienne. Si je vous suce la bite, parfois, c’est pour me faire offrir des verres. »

J’ignorais que j’habitais dans un quartier aussi glauque. Ca me fait pourtant parfois rigoler quand je répercute la bonne parole gouvernementale dans le blog politique ou quand j'entends certains blogueurs donner les leçons de morale.

Alors je les ai laissés, tous les quatre. Manue, l'ivrogne qui la draguait, celui qui voulait m'empêcher de rentrer et Karim, le patron, sur la bonne parole de ce dernier : "Nicolas a raison, cassez-vous".

dimanche 14 juillet 2013

Pépère parle

Pendant que j'étais au bistro, mon informateur secret a relevé les propos de pépère.

Claire CHAZAL
Bonjour, Monsieur le Président. Merci de nous recevoir pour la deuxième fois de votre quinquennat à l'occasion des cérémonies du 14 Juillet.
François HOLLANDE
Bonjour.
Claire CHAZAL
Avec Laurent DELAHOUSSE, nous allons vous interroger pendant environ trente-cinq minutes sur les questions naturellement qui préoccupent les Français, le chômage, la croissance, la crise. Nous parlerons aussi politique après une semaine assez riche en rebondissements, déclarations de Nicolas SARKOZY, de Bernard TAPIE. Avant toute chose et avant de dire un mot naturellement sur les opérations militaires de la France, revenons peut-être sur la catastrophe ferroviaire de Brétigny. Vous étiez sur placevendredi soir, des enquêtes sont en cours. Est-ce que l’on peut dire d’ores et déjà, Monsieur le Président, qu’il y a un problème de vétusté du réseau ?
François HOLLANDE
Il est trop tôt pour le dire. J’ai demandé trois enquêtes, pas moins de trois enquêtes, une du ministère des Transports, une de la SNCF et de RFF et une autre qui est diligentée par la justice. Mais pour ce que je sais d’ores et déjà de ce qui s’est produit, c’est une défaillance matérielle. Est-ce qu’elle a été provoquée par un défaut d’entretien ou par une vétusté ? Ça nous obligera à tirer des conclusions. Moi, je les ai déjà tirées, avant même que cette catastrophe, hélas, se soit produite : c’est que nous devons faire beaucoup plus pour l’entretien des lignes classiques, des lignes existantes. Cette ligne, je la connais bien, ce Paris – Limoges, je l’ai empruntée pendant des années, avec des wagons qui n’étaient pas toujours les plus modernes et avec des travaux qui ont eu, heureusement, lieu il y a encore peu de mois. Mais quand même ! Donc, la première conclusion que nous tirerons, c’est de faire que dans les investissements, qui seront importants dans les prochaines années, nous mettions la priorité sur les lignes classiques, les Intercités.
Laurent DELAHOUSSE
L’hypothèse de la malveillance n’est pas écartée ?
François HOLLANDE
On ne doit rien écarter. Mais ce n’est pas l’hypothèse qu’aujourd’hui je privilégie. Je pense que nous sommes devant une défaillance matérielle. Je veux quand même souligner que le conducteur du train a évité une catastrophe et il mérite d’être salué, comme d’ailleurs tous ceux qui se sont mobilisés lorsqu’il y a eu cette catastrophe. Je pense bien sûr aux pompiers, aux urgences, aux cheminots, mais aussi à une population qui est venue spontanément. J’ai évoqué le soir même la fraternité, nous sommes le 14 juillet, c’est le moment où nous avons à l’esprit les valeurs. Moi, j’ai été fier, dans cette catastrophe terrible, de voir la dignité des personnes, je pense aux victimes qui ont eu des familles qui ont attendu longtemps, trop longtemps, d’avoir, hélas, l’identification. Donc, il y a dans ces moments-là des valeurs qui l’emportent sur tout le reste.
Laurent DELAHOUSSE
Le service public a toujours les moyens de ses ambitions aujourd’hui, malgré la crise ?
François HOLLANDE
Oui, notamment le service public du chemin de fer. Vous avez vu les décisions qui ont été annoncées par le Premier ministre, c'est-à-dire justement de rénover un certain nombre de lignes, de garder les lignes TGV lorsqu’elles sont nécessaires, mais pas partout. Quelle a été cette façon de faire, de promettre des lignes TGV à tous les élus ? J’en ai été de ceux qui veulent bien entendre ces promesses pour constater qu’il n’y avait pas les financements et qu’on n’avait pas entretenu les lignes existantes. Alors, oui, le service public, il y aura même une réforme de la SNCF, de RFF, pour faire que ce soit un grand service public pour demain. 
Laurent DELAHOUSSE
Monsieur le Président, on vient de suivre le défilé du 14 Juillet. Est-ce que le budget de la Défense peut être une variable d'ajustement, comme certains l'affirment ? Environ 24 000 postes devraient être supprimés d’ici 2009. Cela veut dire que la fierté nationale a un coût
François HOLLANDE
Les armées, dans les années qui viennent de s’écouler, ont payé un tribut, je ne parle pas simplement des soldats qui sont morts, en Afghanistan, encore récemment au Mali, mais un tribut budgétaire et financier. Vous avez rappelé les chiffres, 54 000 postes ont été supprimés, pour autant, nous devons faire en sorte que les missions soient effectuées. C’est ma responsabilité, je suis chef des armées.
Laurent DELAHOUSSE
Donc, vous les entendez, vous les rassurez ?
François HOLLANDE
Donc, j'ai décidé de maintenir à l'identique le budget militaire, alors même que je demande des sacrifices à beaucoup, des efforts à tous les Français. J’ai considéré qu’il convenait de sanctuariser ce budget, pour qu'il y ait de bons matériels, de bons entraînements. En même temps, on adapte le format, il y aura encore des suppressions de postes militaires, parce que nous n'avons pas forcément aujourd’hui les moyens de tout faire partout. Mais vous avez assisté comme moi au défilé, il y avait des représentants des pays africains, treize, qui nous ont accompagnés au Mali... 
Claire CHAZAL
Vous considérez que la situation est stabilisée au Mali ?
François HOLLANDE
C'est une victoire qui a été remportée. C'est-à-dire que la France, avec les Africains qui se sont mobilisés, l’Europe qui nous a soutenus, les Nations unies qui nous ont donné le cadre et même permis une intervention avec nous, oui, c’est une victoire.
Claire CHAZAL
Vous avez des informations sur les otages ? Pardonnez-moi de vous couper…
François HOLLANDE
Je vais y venir sur les otages. Mais prenons en compte ce qui s’est produit, une victoire, une victoire pour l’Afrique, une victoire contre le terrorisme et la fierté que nous devons avoir, là aussi. Parce que j’ai été salué en Afrique, non pas pour ce que j’avais fait, mais pour ce que j’avais décidé. Ceux qui ont agi, ce sont les soldats français.
Laurent DELAHOUSSE
Une victoire qui n’est pas définitive puisque certains djihadistes sont peut-être aujourd’hui en Libye. On irait jusqu’à aller les chercher là-bas ?
François HOLLANDE
Nous avons vaincu le terrorisme au Mali, nous ne l’avons pas vaincu partout. Il y en a encore, vous avez raison, notamment dans le Sud de la Libye, il y en a qui se sont échappés autour des pays voisins. Donc, nous devons porter notre soutien à tous ces pays-là qui font appel à nous, mais nous ne ferons pas la guerre partout. Là, nous l’avons faite parce que nous étions appelés par un pays ami, nous étions soutenus par l’Europe et dans le cadre de la légalité internationale. Madame CHAZAL m’a interrogé sur les otages…
Claire CHAZAL
Didier FRANÇOIS, Edouard ELIAS, est-ce qu’on a des traces de vie ? Ce sont nos deux confrères…
François HOLLANDE
Nous avons, hélas, plusieurs otages. Nous en avons six, sept, devrais-je dire, au Mali. Devrais-je dire parce que nous avons, hélas, des informations les plus mauvaises sur Philippe VERDON, dont nous n’avons pas encore confirmation de son décès, mais hélas, je l’ai dit, tout indique qu’il serait mort il y a déjà plusieurs semaines. Mais les otages du Mali, nous faisons tout pour les ramener. Nous avons commencé, après la guerre, de refaire contact avec un certain nombre d’intermédiaires, mais nous ne transigerons pas sur les principes. Pour ce qui concerne les journalistes qui sont retenus en Syrie, là aussi, nous faisons tout pour savoir, d’abord, où ils sont, pour connaitre exactement les intentions de leurs ravisseurs. Mais je n’en dirai pas plus. J’ai pris une position de principe sur les otages, c’est de faire tout pour les libérer, mais ne pas parler pour compliquer une situation qui l’est déjà suffisamment.
Claire CHAZAL
Abordons, si vous le voulez bien, les problèmes économiques, ce sont les préoccupations des Français. La note de la France a encore été dégradée, vendredi, par une troisième agence de notation. Le plan pour l’emploi, Monsieur le Président, avec notamment les contrats de génération, ne produit pas les effets escomptés. Qu’est-ce qu’on peut faire pour le rendre plus efficace en termes de créations d’emplois ?
François HOLLANDE
Je ne vais pas reprendre ici toutes les mesures qui ont été prises. Moi, je me bats ! Je n’invente pas, parce que nous sommes devant vous, une mesure de plus. Ce ne serait pas crédible. La politique, ce n’est pas de la magie. Ce n’est pas un tour de passe-passe. C’est une volonté, c’est une stratégie, c’est une cohérence. Nous avons mis en place les emplois d'avenir, il y en aura 100 000, je dis bien 100 000 à la fin de l'année. Il y aura les contrats de génération, 70 000 au début de l'année prochaine. Il y a ce que j’essaye de faire maintenant, avec le ministre du Travail et les partenaires sociaux, rapprocher ces offres d’emploi qui ne trouvent pas jusqu’à présent des salariés ou en l’occurrence de demandeurs d'emploi pour les pourvoir et puis des chômeurs qui attendent. Donc, nous avons dit, nous allons, d’ici la fin de l’année, pour 35 000 de ces postes de travail qui sont proposés, former les chômeurs pour qu’ils puissent les remplir, ces emplois-là.
Laurent DELAHOUSSE
Monsieur le Président, ce sont des emplois aidés finalement…
François HOLLANDE
Non. Là, il ne s’agit pas d’emplois aidés ! Il s’agit d’emplois privés
Laurent DELAHOUSSE
… Pour les emplois aidés, ce sont des emplois financés par l’impôt. Ça veut dire que vous ne croyez plus en l’entreprise en France ? Elle n’est plus capable aujourd’hui en 2013 de créer de l’emploi ? Quinze mille entreprises, lors du dernier trimestre, ont dû fermer la porte, ce sont des petits artisans, des commerçants qui aujourd’hui se retrouvent sans emploi.
François HOLLANDE
La création d’emploi viendra des entreprises. Pourquoi ai-je décidé, avec le Premier ministre, Jean-Marc AYRAULT, de faire le pacte de compétitivité, de faite en sorte que les entreprises puissent recevoir en deux ans 20 milliards d’euros pour justement alléger le coût du travail et embaucher ? Vous croyez que ça a été facile de dire aux Français, au moment où c’est déjà difficile pour réduire les déficits, on va faire un effort pour les entreprises, toutes les entreprises qui ont des salariés, pour qu’elles puissent embaucher, investir, exporter ? Mais vous parlez des emplois aidés, là, il ne s’agit pas d’emplois aidés, ce sont des emplois privés. Pareil pour le contrat de génération, c’est pour qu’un jeune puisse être embauché dans une entreprise avec un contrat à durée indéterminée. Mais pour les emplois aidés, emplois d’avenir puis les emplois dans l’Education nationale pour l’accueil des plus petits, pour les handicapés, les enfants qui doivent être accueillis partout dans notre service public, ces emplois, moi, je préfère qu’un jeune ou un moins jeune soit dans l’emploi, dans l’activité plutôt qu’au chômage. Le principe, c’est le travail.
Laurent DELAHOUSSE
Pour une durée de trois ans ou une durée plus longue ? 
François HOLLANDE
Un an, ça, c’est l’emploi aidé, trois ans pour l’emploi d’avenir. Je préfère qu’un jeune, plutôt qu’il traine dans un quartier ou dans une zone rurale sans espoir- les moins qualifiés, puisqu’il s’agit de ceux-là- puisse être maintenant plein d’enthousiasme en se disant qu’il va être utile. Oui, j’assume cette politique.
Laurent DELAHOUSSE
Pour relancer l’emploi, il faut de la croissance. Aujourd’hui, la croissance est estimée, selon votre ministre de l’Economie, à 0,2 %. C’est insuffisant pour qu’effectivement la France redémarre sur le plan de l’emploi, il faut à minima 1,5, voire 2,5, comme certains d’autres pays dans le monde. Est-ce que ce chiffre vous inquiète pour les mois et pour les années à venir ?
Claire CHAZAL
Et pourquoi augmenter la pression fiscale, au risque donc de casser un petit semblant de relance en tout cas… ?
François HOLLANDE
La reprise, elle est là. Je ne vais pas ici enjoliver le tableau.
Claire CHAZAL
Qu’est-ce qui vous permet…
François HOLLANDE
Elle est là. Il y a une production industrielle qui repart et nous sommes en Europe le pays où la production industrielle est le plus rapidement repartie depuis maintenant trois mois.
Claire CHAZAL
Les moteurs de la croissance sont en panne, Monsieur le Président, la consommation…
François HOLLANDE
La production industrielle repart. La consommation, elle, connait une petite reprise. Les embauches commencent à progresser, c’est très léger, je ne vais pas ici…
Laurent DELAHOUSSE
C’est léger, ce n’est pas un retournement de tendance !
François HOLLANDE
Mais il y a l’assurance que le second semestre sera déjà meilleur que le premier. Donc, je ne vais pas attendre, je vais favoriser l’investissement. L’investissement, c’est ce que le Premier ministre a annoncé avec des choix qui porteront sur la France de demain. Parce que pour qu’il y ait de la croissance, le premier principe, c’est la confiance. C’est que les Français se disent nous sommes dans un grand pays, nous ne devons pas céder au dénigrement de nous-mêmes, au pessimisme, à une forme de résignation. Non ! Nous sommes un grand pays. Pas simplement sur le plan militaire parce que nous avons eu cette intervention au Mali, pas parce que nous avons une armée, une défense nationale, ça compte. Nous sommes un grand pays industriel, technologique. Alors, qu’est-ce que nous devons faire ? Moi, j’ai proposé qu’on réfléchisse, qu’on agisse pour la France dans dix ans. Ce n’est pas mon quinquennat qui est en cause. Ce qu’on a à faire tout de suite…
Laurent DELAHOUSSE
Une vision nouvelle…
François HOLLANDE
… C’est de dire, oui, quelle France…
Laurent DELAHOUSSE
… Quand vous dites dix ans, ça veut dire ce n’est pas cinq ans, ce n’est pas un quinquennat…
François HOLLANDE
… Quelle France nous voulons dessiner pour les dix ans qui viennent, pour que nous soyons plus forts au terme de cette période. Qu’est-ce que nous avons comme enjeu ? La transition énergétique, c'est-à-dire la capacité qu’aura la France à être exemplaire, exemplaire pour utiliser les énergies renouvelables, exemplaire pour faire des économies d’énergie, exemplaire pour la voiture électrique, exemplaire pour les compteurs électriques pour mieux consommer, moins consommer. Nous avons aussi les nouvelles technologies à promouvoir, la France est un pays d’inventeurs, de chercheurs. Donc, nous allons tout mettre sur le numérique, sur le haut débit, pour que dans dix ans, mais même avant, nous soyons le pays où il soit le plus facile pour tous ceux qui veulent communiquer de le faire et notamment les entreprises. Troisième exemple, les infrastructures, les modes de transport, tout ce qui doit permettre à la France d’être, là aussi, elle est regardée comme un pays d’excellence. Et puis, le dernier exemple que je veux donner, c’est nos universités, nos recherches, c’est là que nous devons faire l’effort. Donc, tout ce que je peux dégager comme marges supplémentaires, tout ce que l’Etat pourra investir, avec le secteur privé, nous le ferons dans ces domaines-là. Alors, vous me parlez des impôts, bien sûr. Vous croyez que c’est agréable, quand on arrive au pouvoir – ça m’est arrivé l’année dernière – de dire j’hérite d’une situation, il y a eu 600 milliards de dette, il y a un déficit qui n’est pas comblé, il y a des créances qui sont posées sur nous et qui nous obligent ? Alors, oui, nous allons faire, nous avons fait des économies et je ne ferai d’augmentations d’impôts que si elles sont absolument indispensables. Dans l’idéal, le moins possible. Donc, tout ce que je fais, tout ce que j’ai demandé au gouvernement, c’est le plus d’économies possibles.
Claire CHAZAL
Mais ce que les Français ne comprennent pas toujours, Monsieur le Président, c’est la ligne de politique économique. Vous savez bien que des divergences sont apparues, y compris dans votre majorité, entre relance et rigueur. On ne comprend pas toujours très bien le cap que vous poursuivez. Parce que vous tracez…
François HOLLANDE
Je vais le faire. Nous avons besoin d’abord d’un sérieux budgétaire, justement parce que je ne veux pas d’un pays qui serait soumis à des créanciers venant de l’extérieur. Je veux une France souveraine. Donc, nous réduisons les déficits. Mais nous les réduisons au rythme qui me parait le plus compatible avec la reprise économique. Parce que si c’est pour étouffer, si c’est pour empêcher, si c’est pour entraver, ça ne sert à rien de réduire le déficit, on n’y arrive même pas ! Deuxième axe de cette politique, la compétitivité des entreprises, pas pour faire des cadeaux aux entreprises, mais parce que nous avons besoin de créations d’emplois, nous avons besoin d’entreprises performantes. Donc, tout ce que je fais avec le Premier ministre, c’est d’alléger le coût du travail, de simplifier les normes, de favoriser l’investissement, de trouver une fiscalité qui soit la plus adaptée à l’économie de demain. Et, enfin, la ligne que vous me demandez, la France, qu’est-ce que sera la France dans dix ans, après moi, c'est-à-dire quand j’en aurais terminé, ce n’est pas simplement…
Claire CHAZAL
Sauf que les Français voient, à la fin du mois, leurs revenus à la fin du mois, leurs proches au chômage…
François HOLLANDE
Mais leurs revenus à la fin du mois, le chômage, j’ai pris des mesures d’urgence, on en a parlé…
Claire CHAZAL
Vous maintenez votre objectif de renverser la courbe à la fin de l’année ou en tout cas… ?
François HOLLANDE
Mais ce n’est pas un objectif. C’est un engagement. Je serai jugé là-dessus. Déjà, on entend un certain nombre qui disent « vous allez y arriver avec les emplois aidés » ! Si on y arrive, c’est déjà l’objectif, c’est déjà l’engagement. Mais il faudra aller au-delà. Donc, je ne veux pas simplement gérer les prochains mois, ça, c’est l’urgence. Je veux qu’il y ait une trace qui soit fixée, un dessein qui soit proposé. 
Laurent DELAHOUSSE
Je n’ai pas bien compris, pour 2014, il y aura, oui ou non, de nouveaux impôts ? Juste un exemple. Récemment, l’hebdomadaire CHALLENGES a publié une enquête assez étonnante, les plus grosses fortunes françaises ont augmenté leur capital, leur patrimoine de 25 % depuis un an. Est-ce que finalement la fiscalité française ne cible pas en permanence les classes moyennes ?
François HOLLANDE
Il ne vous a pas échappé quand même que depuis un an, nous avons rétabli à son niveau l’impôt sur la fortune, qu’il y a eu l’augmentation de l’imposition sur les revenus du capital. Ça touche qui ? Pas les classes moyennes, mais ces grandes fortunes, lesquelles grandes fortunes, dans les évaluations qui ont été faites, ont bénéficié d’une augmentation des cours de Bourse. Je ne vais pas m’en plaindre parce que les cours de Bourse, ça veut dire que l’économie est en train de repartir. Mais moi, ce que je veux, c’est ne pas punir, je ne suis pas là pour spolier, pour empêcher, pour interdire. Ce que je veux, c’est que les grandes fortunes soient solidaires. D’ailleurs, j’ai salué un certain nombre de celles-ci qui ont dit, finalement, nous restons en France, nous allons investir en France, nous allons créer des emplois en France. C’est bien le moins, c’est cet acte de solidarité…
Laurent DELAHOUSSE
Donc, au final…
François HOLLANDE
… Mais sur les classes moyennes…
Laurent DELAHOUSSE
… Oui ou non aux augmentations d’impôts ? C’est important…
François HOLLANDE
… Ce sont celles qui font vivre l’économie, les classes moyennes ! Ce sont des salariés, ce sont des cadres, ce sont des commerçants, des artisans, des agriculteurs, c’est la France ! D’ailleurs, tout le monde se considère plus ou moins comme classe moyenne ! Les plus riches veulent être classe moyenne pour ne pas payer d’impôts et les plus modestes disent, oui, si on pouvait être dans la moyenne, ce serait quand même mieux ! Donc, qu’est-ce que je dois faire ? Autant d’économies que possible. Chaque fois qu’il y a une économie, mais vous avez vu comment ça se passe, on parle de la défense, on dit n’y touchons pas, on parle de la famille, mais vous n’allez pas toucher à ce qui fait la force de la France, ce qui est vrai, on pense aux retraites, on dit, mais vous n’allez pas y toucher ! Donc, vous voyez le sujet… Donc, autant d’économies que possible pour qu’il y ait le moins de prélèvements qui soient demandés.
Laurent DELAHOUSSE
Moins de prélèvements, 6 milliards d’euros, si je vous dis effectivement ce chiffre qu’il faudra trouver quelque part, il y aura donc normalement des impôts en 2014.
François HOLLANDE
Nous avons des financements à assurer.
Laurent DELAHOUSSE
Donc, oui !
François HOLLANDE
Vous avez évoqué la retraite, l’assurance maladie, moi, je ne peux pas écarter ces sujets-là. C’est la solidarité, c’est le modèle social. Mais pour ce qui concerne le budget de l’Etat, je prends l’engagement qu’il y aura moins de dépenses en 2014 qu’il n’y en a eu ou qu’il y en aura en 2013. Il y aura donc un effort historique d’économies. Ceux qui nous font un certain nombre de propositions sont précisément ceux qui ont augmenté la dette et creusé le déficit.
Claire CHAZAL
Vous parliez des retraites, c’est évidemment un système qu’il faut financer maintenant, il faut trouver des solutions. Est-ce que vous êtes prêt à imposer, voire même contre des divergences, contre une opposition à l’intérieur même de votre majorité, à imposer des mesures ? Aucun gouvernement au fond n’a vraiment réussi à réformer le système.
François HOLLANDE
Je note effectivement que c’est un constat que l’on peut faire. Aucun des gouvernements qui avaient prétendu que c’était la dernière réforme n’a finalement réglé le problème. Je ne prétends pas le faire pour toujours, mais je pense définir maintenant les modalités d’une réforme durable.
Claire CHAZAL
Mais il y a urgence à le faire !
Laurent DELAHOUSSE
Réforme à minima ?
François HOLLANDE
Durable. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que, d’abord, il faut le faire dans le dialogue, une des grandes réformes que d’ailleurs tous les commentateurs saluent, à l’étranger notamment, c’est la réforme du marché du travail. Comment cette réforme, que personne n’imaginait possible a été obtenue ? Par le dialogue. Pour les retraites, je sais que les partenaires sociaux ne veulent pas s’engager jusque-là. Alors…
Laurent DELAHOUSSE
Ce sera compliqué, Monsieur le Président ! Aujourd’hui, le Front de gauche…
François HOLLANDE
… Ce n’est pas les partenaires sociaux, restons sur les partenaires sociaux. Ils veulent être associés…
Laurent DELAHOUSSE
Ils ont déjà appelé à la grève !
François HOLLANDE
Pas tous. Ils veulent être associés et c’est bien légitime, d’autres s’inquiètent. Donc, qu’est-ce que je dois dire devant vous ? Premièrement, cette réforme, elle est nécessaire, c’est notre responsabilité. Il y a une espérance de vie qui s’allonge, comment faire autrement que de tenir compte de ce qui est le bénéfice de la société d’aujourd’hui et de demain. Deuxièmement, il y a un déficit de 20 milliards, on ne peut pas l’effacer d’un seul coup, mais nous devons – 20 milliards en 2020 – nous devons donc prévoir des financements qui permettront des économies, qui permettront de l’effacer. Pour que, là aussi, dans la France dans dix ans, il n’y ait plus cette question des déficits des régimes de retraite.
Il y a la justice à introduire parce qu’aujourd’hui, il y a des métiers plus pénibles que d’autres, il y a des femmes qui ont des retraites qui ne sont pas dignes, parce qu’il y a des petites retraites. Donc, nous devrons faire aussi effort de justice.
Claire CHAZAL
Donc, allonger la durée de cotisation…
François HOLLANDE
Allonger, je n’ai jamais caché cette position. Allongement de l’espérance de vie, allongement de la durée de cotisation.
Claire CHAZAL
Mais pas allongement de l’âge de départ à la retraite, en tout cas recul…
François HOLLANDE
Si on reculait l’âge légal de départ à la retraite, ça voudrait dire que ceux qui ont commencé à 18 ans, à 20 ans devraient travailler 45 ans ? Ce serait inadmissible. Donc, nous allons allonger progressivement, on va en discuter avec les partenaires sociaux, la durée de cotisation.
Claire CHAZAL
Vous allez faire payer davantage les retraités, en tout cas, imposer davantage… ?
François HOLLANDE
Tout le monde fera un effort, mais chacun peut le comprendre ! Si on veut régler ce problème durablement, avoir tout au long des prochaines années un pilotage, ce ne sera pas d’un seul coup, ce sera d’ailleurs absurde, ça casserait un certain nombre de mécanismes de croissance. Donc, chacun sera appelé à l’effort, selon les ressources dont il peut disposer.
Laurent DELAHOUSSE
Est-ce que vous avez été surpris par la publication du Parti socialiste cette semaine, qui finalement donne une échéance à 2020 ? Est-ce que ce n’est pas un coup de poignard dans le dos, Monsieur le Président ?
François HOLLANDE
Non.
Laurent DELAHOUSSE
Non ?
François HOLLANDE
Qu’il y ait sûrement des réformes durables au-delà de 2020, c’est bien l’objectif. Moi, je ne veux pas faire une réforme pour quelques années. Mais on ne peut pas échapper à des mesures immédiates. Quand il y a des déficits, il faut les couvrir. Moi, je ne veux pas faire comme un certain nombre de mes prédécesseurs, laisser des ardoises pour les autres. Les ardoises, il faut les effacer quand elles sont créées.
Claire CHAZAL
Vous parlez de votre prédécesseur, parlons peut-être politique maintenant, la semaine a été assez riche en rebondissements, avec notamment les premières déclarations de Nicolas SARKOZY. Est-ce que vous craignez un retour de l’ancien président de la République ?
François HOLLANDE
Non. Chacun est libre dans une société démocratique, d’être candidat. Mais ce n’est pas le sujet. Franchement, j’ai suffisamment de préoccupations pour le service de l’Etat, sans regarder vers 2017, à ce stade.
Laurent DELAHOUSSE
Il y a quelques mois, vous aviez plaisanté avec un enfant qui vous avait posé la question de savoir « je n’ai pas vu Nicolas SARKOZY », vous lui avez répondu « tu ne le verras plus » !
François HOLLANDE
Mais s’il veut revenir, c’est tout à fait son droit ! Je pense qu’un ancien président peut parfaitement être de nouveau candidat. Mais comprenez bien que ce n’est pas moi qui vais faire, dans la position dans laquelle je suis, des commentaires sur la situation à droite. En revanche, sur la décision du Conseil constitutionnel…
Laurent DELAHOUSSE
Décision sage ?
François HOLLANDE
Je n’ai pas à dire si elle est sage ou pas sage. C’est la décision du Conseil constitutionnel.
Laurent DELAHOUSSE
Nouvelle jurisprudence ?
François HOLLANDE
Non.
Claire CHAZAL
Il estime que c’est une menace pour la démocratie d’assécher un grand parti comme l’UMP.
François HOLLANDE
Jamais nous ne pouvons considérer que lorsque la plus haute juridiction de notre pays, le Conseil constitutionnel, prend une décision – elle en a pris qui parfois m’ont contrarié – ça doit être mis en cause, suspecté ou contesté dans les institutions. Je n’accepterai jamais une mise en cause de l’autorité du Conseil constitutionnel.
Laurent DELAHOUSSE
Monsieur le Président, certains de vos proches ont évoqué un système SARKOZY depuis quelque temps, de fraudeurs. Est-ce que ce sont des mots, des termes que vous cautionnez, que vous soutenez ou est-ce que finalement vous dites que pour la fonction présidentielle, ce serait compliqué de les soutenir ?
François HOLLANDE
Moi, j’ai des principes et c’est ainsi qu’il est mieux d’agir. Indépendance de la justice, il n’y a aucune intervention et quand des juges prennent des décisions, ils les prennent en toute responsabilité et indépendance. Deuxième principe, je ne me mêle pas de la vie politique au sens de celle de l’opposition. Que je sois attentif à la situation de la majorité, permettez que ça compte pour la suite de mon mandat. Mais pour le reste, je me garde bien de faire tout commentaire sur les jeux, les rôles et les candidatures. Enfin, lorsqu’il y a des affaires, et il y en a, ça abîme la République, ça touche donc à l’esprit même…
Laurent DELAHOUSSE
Des affaires à droite et à gauche…
François HOLLANDE
Oui ! Chaque fois qu’il y en a !
Claire CHAZAL
Par exemple, l’affaire Bernard TAPIE, cette semaine…
François HOLLANDE
Ça touche à l’esprit civique. Parce que certains peuvent se dire, finalement, on n’y voit jamais clair, tout cela est truqué, tout cela n’est pas correct par rapport à des règles qui pourtant sont imposées aux plus simples de nos concitoyens. Alors, pour l’affaire Bernard TAPIE, la justice fait son travail. En revanche, il faudrait cesser…
Claire CHAZAL
Il a parlé de complot du Parti socialiste ou de complot, d’action délibérée de Pierre MOSCOVICI contre lui…
François HOLLANDE
Il faudrait cesser de penser que lorsqu’il y a une décision de justice, une instruction en cours, un jugement, il y ait un complot. Même quand ça peut concerner les partis.
Laurent DELAHOUSSE
L’Etat est partie civile !
François HOLLANDE

Pour l’Etat, l’Etat a le devoir de faire contestation d’un arbitrage, si, d’abord, il a le sentiment, à travers un certain nombre de révélations de presse ou de travail de la justice, que cet arbitrage n’aurait pas dû être fait ou s’il a été fait – et il a été fait et décidé – il n’a pas été correctement établi. Donc, l’Etat préserve ses intérêts. C’est dans la mesure où il a ce principe, qu’il sert aussi nos concitoyens. Parce que quand il y a 400 millions qui ont été donnés, à nous de savoir si ça a été correctement fait. Le bien que l’on demande à l’Etat, c’est d’en assurer effectivement la vérification.

Laurent DELAHOUSSE

Dans le cadre d’une escroquerie en bande organisée, est-ce qu’il y a toujours un chef de bande, Monsieur le Président ?

François HOLLANDE

Mais je n’ai pas à répondre à cette question. Moi, je ne veux pas me substituer à la justice. Je ne fais pas de commentaire. Je laisse les juges travailler. Le mieux que l’on puisse faire, c’est d’avoir ce principe d’indépendance et de liberté.

Claire CHAZAL

Parlons de votre majorité, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en tout cas, à l’intérieur du gouvernement, il y a parfois des remous. Delphine BATHO est le deuxième ministre de l’Environnement que vous remerciez, en tout cas que le Premier ministre remercie. Est-ce que cette instabilité gouvernementale relative n’entame pas la crédibilité du pouvoir, en tout cas la crédibilité de l’exécutif ?

François HOLLANDE

J’avais fixé une règle, je l’avais même fait connaitre.

Claire CHAZAL

Vous ne l’appliquez pas toujours à tous les membres du gouvernement.

François HOLLANDE

J’avais dit si un ministre conteste le budget, il ne pourra pas rester au gouvernement. Delphine BATHO est une femme de qualité, qui a des convictions et c’est respectable. Elle s’est exprimée sur le budget en disant qu’il n’était pas bon, pas simplement le sien, mais d’une manière générale. Alors, j’en ai tiré toutes les conclusions, avec le Premier ministre, Jean-Marc AYRAULT. Cela ne m’a pas fait plaisir. Mais c’est la règle. Lorsque les Français sont appelés à faire un effort, ils veulent de la discipline, pas simplement pour eux-mêmes, mais pour ceux qui les gouvernent.

Laurent DELAHOUSSE

En matière de libre parole, Monsieur le Président, on va dire qu’Arnaud MONTEBOURG est un peu le champion du gouvernement, on l’a vu récemment encore sur le gaz de schiste. Est-ce que, comme il le dit lui-même, il a un statut particulier dans ce gouvernement, un accord politique, il l’a dit, avec vous ? Alors, est-ce qu’on pourrait en savoir un peu plus sur cet accord politique avec lui ?

François HOLLANDE

J’ai dit aussi qu’il n’y a pas d’impunité dans le gouvernement. Il n’y a pas de statut particulier.

Laurent DELAHOUSSE

Donc, pas d’accord avec lui ?

François HOLLANDE

La seule ligne qui ne doit pas être franchie, c’est celle que j’ai indiquée, sur le budget, parce que c’est celle que je demande à la majorité aussi de respecter. Sont dans la majorité ceux qui votent le budget. Restent au gouvernement ceux qui, non seulement approuvent le budget, mais l’appliquent. Sur le gaz de schiste, parce que je veux qu’on aille jusqu’au bout des questions qui sont posées, il y a un débat qui dure depuis trop longtemps. Il y a une loi, cette loi, ce n’est pas l’actuelle majorité qui l’a fait voter, c’est une loi de 2011 qui interdit l’exploration de gaz de schiste sur la méthode qui s’appelle la fracturation hydraulique. Pour nos téléspectateurs, c’est quoi le gaz de schiste ? C’est un eldorado, là, il suffirait de creuser, puis, il y aurait du gaz qui sortirait !

Laurent DELAHOUSSE

Certains le croient.

François HOLLANDE

Certains le croient. Donc, le gaz de schiste, c’est un gaz qui est enfoui dans une roche et il faut fracturer cette roche pour que le gaz sorte. Avec des risques sur les nappes phréatiques, selon les techniques d’aujourd’hui, on en voit un certain nombre de conséquences aux Etats-Unis. Alors, moi, je réponds très simplement, tant que je suis président, il n’y aura pas d’exploration du gaz de schiste en France.

Laurent DELAHOUSSE

Une question, Monsieur le Président, un mot d’un autre ministre populaire, il y en a, qui fait aussi entendre sa voix, qui ne cache pas ses ambitions et qui tient banquet un 13 juillet, 24 heures avant votre intervention. Monsieur le Président, est-ce que ce ministre de l’Intérieur parfois ne vous fait pas penser à un autre ministre de l’Intérieur et est-ce que, parfois, on va dire dans un vocabulaire très 14 juillet, chiraquien, est-ce que quelquefois vous n’avez pas envie de dire à certains ministres « je décide, vous exécutez » ? Vous voyez de qui je parle !

François HOLLANDE

Oui, j’ai compris la question. D’abord, qu’un ministre, en l’occurrence Manuel VALLS, fasse un discours pour soutenir la politique du gouvernement et définir la stratégie qui est la mienne, je ne peux que m’en féliciter. Je pense que c’est bien que les membres du gouvernement aillent auprès des Français pour promouvoir ce que nous faisons, expliquer, parce qu’effectivement, il y a des inquiétudes, il y a des défiances qui s’expriment, il y a des impatiences. Donc, le rôle de la politique, ce n’est pas simplement de rentrer dans la joute, c’est de dire voilà ce que nous voulons faire pour notre pays, éviter qu’il soit soumis à des créanciers, faire en sorte que nous soyons plus productifs, plus performants, que nous puissions créer davantage d’emplois et préparer l’avenir avec une France qui réussira. Parce qu’elle va réussir, la France. Alors ce que j’ai demandé à tout le gouvernement, c’est de se mobiliser sur ces enjeux-là, les seuls qui comptent à mes yeux. Après…

Laurent DELAHOUSSE

Avec un nouvel objectif à dix ans, on l’a entendu, compris…

François HOLLANDE

…Oui, mais ça veut dire…

Laurent DELAHOUSSE

…ça veut dire deux quinquennats, Monsieur le président.

François HOLLANDE

...non, parce que ça veut dire, aller au-delà de nous, ne pas penser simplement à nous. Et ça c’est un point très important. Et ça vaut pour les membres du gouvernement comme pour toute la vie politique. Il faut… et pour le président de la République. A un moment, il ne faut plus penser à soi…

Claire CHAZAL

Alors il y a le gouvernement…

François HOLLANDE

…Il faut penser au pays. Il faut penser à l’avenir. Il faut penser à la jeunesse…

Laurent DELAHOUSSE

Ça c’est pour tous les ministres, qui parlent un peu trop, peut-être ?

François HOLLANDE

…Non, c’est pour bien faire comprendre ce qu’est ma démarche. On me dit : vous n’êtes pas populaire. Mais je ne cherche pas à être populaire ! Je ne cherche pas à être impopulaire. Mais j’ai un devoir qui va bien au-delà. Moi, ce que je veux faire, pendant les cinq ans qui me sont donnés – quatre, maintenant, pour ceux qui sont les plus impatients, quatre –, c’est de faire qu’on puisse dire que j’ai permis de faire avancer le pays, de le faire réussir, de lui donner de nouveau confiance, parce que c’est ça qui manque le plus. Vous savez, il y a quelque chose sur lequel je veux me battre, c’est ce pessimisme. Vous savez, nous sommes le pays, depuis des années, le plus pessimiste d’Europe, et voire même du monde ! Il y a des pays qui sont dans la guerre et qui sont encore plus optimistes que nous ! Alors comment comprendre ? Il y a une explication, parce que la France ce n’est pas n’importe quel pays : la France c’est un grand pays, qui a une place dans la vie internationale. Donc quand on a une crise, on en souffre, parce qu’on ne peut pas accepter le déclin et le déclassement. Donc mon rôle, ce n’est pas d’être réélu, ou de chercher à être réélu. Mon rôle, c’est de permettre de dire : eh bien au moins, pendant le mandat, ce mandat que j’exerce, on aura avancé, on aura réformé autant que nécessaire.

Claire CHAZAL

Il vous faudra évidemment une majorité, vous parlez des quatre ans à venir. Cette majorité est quand même mise à mal après les dernières législatives partielles, elle semble fragilisée. On sent aussi des velléités d’Europe Ecologie Les Verts de présenter des listes autonomes aux municipales. Qu’est-ce qu’on peut faire pour la ressouder, d’ici les prochaines échéances ?

Laurent DELAHOUSSE

Et vous aurez besoin des écologistes pour les municipales.

François HOLLANDE

Il y a une majorité à l’Assemblée nationale, il y en a même une au Sénat, qui est plus fragile, mais la majorité à l’Assemblée nationale elle, garantit la durée, la stabilité. Moi je respecte la liberté de tous ces groupes, qui fondent la majorité : les socialistes, Europe Ecologie Les Verts, les Radicaux de Gauche, le Mouvement des Citoyens. Je respecte. Mais il y a un principe : si on veut gagner, si on veut réussir, il faut être à mes côtés. Il faut être soudé. Donc moi je respecterai tous les débats, mais il y a des grandes décisions qui nous attendent : le budget, la réforme des retraites, la réforme de la formation professionnelle…

Claire CHAZAL

Les échéances, les échéances électorales.

François HOLLANDE

…les échéances électorales. Il faut être uni. Parce que quand…

Claire CHAZAL

Avec une poussée du Front National, est-ce qu’elle vous inquiète ? Elle était forte, aux dernières législatives partielles…

François HOLLANDE

Bien sûr que ça m’inquiète ! Bien sûr que ça m’inquiète. Quand j’entendais sa responsable dire qu’elle veut faire de son parti le centre de gravité – eh bien, c’est d’une extrême gravité.

Laurent DELAHOUSSE

C’est une personnalité politique comme les autres, Monsieur le président ?

François HOLLANDE

C’est d’une extrême gravité. Quand ce sont des propositions qui fermeraient la France, enfermeraient la France ? Qui feraient qu’on sortirait de l’euro, qu’on n’aurait plus aucune règle ensemble ? C’est d’une extrême gravité, quand on laisse penser qu’on pourrait faire du protectionnisme, ne plus commercer avec les autres, quand on exporte le tiers de notre production ? Mais oui, c’est d’une extrême gravité ! Quand on dit qu’on va chasser ceux qui ne sont pas comme nous, ceux qui ne sont pas français, ou même peut-être certains Français, mais bien sûr c’est d’une extrême gravité ! Et quand il y a une crise, partout en Europe je la vois, c’est pour ça que je veux changer l’orientation de l’Europe : parce que les populistes – il y en a de toutes espèces, de tous poils, mais enfin ils se ressemblent, c’est toujours les mêmes solutions : on s’en prend à l’étranger, on s’en prend à l’autre, et on s’en prend à l’Europe. Donc oui, c’est ça qui doit aussi nous mobiliser. C’est pour ça qu’il faut réussir. Parce que les Français qui votent pour l’extrême droite, ils veulent sans doute que leur pays réussisse, eh bien je dois leur donner ces garanties.

Laurent DELAHOUSSE

Lors de votre visite en Tunisie, vous avez prononcé une phrase très importante : La France sait que l’islam et la démocratie sont compatibles. C’est un discours qui s’adressait bien évidemment à la Tunisie, au parti Ennahda. Je voulais vous poser une question. En France il y a environ 5 à 6 millions de musulmans, un tiers se déclarent croyants. Si un jour un parti islamiste fondamentaliste se créait en France, quelle serait votre réaction ?

François HOLLANDE

D’abord je reviens à la phrase que j’ai prononcée, c’est une phrase importante. Parce que si l’on considérait que l’islam, la religion musulmane, ne pouvait pas avoir sa place dans la démocratie, ça voudrait dire que ce serait des pays, qui ont ces régimes, qui devraient être écartés ? Moi je pense qu’aucune religion n’est contradictoire avec la démocratie, que la démocratie c’est le bien commun, qui n’empêche en aucune façon le fait religieux. En France, nous l’avons fondée autour de ce principe de laïcité, cette conciliation de la démocratie, de la République et de la liberté religieuse. Et c’est pourquoi d’ailleurs un parti ne peut pas se réclamer, en France, de la religion. Ça a existé, vous savez qu’il y a eu un parti qui s’appelait les Démocrates-chrétiens…

Laurent DELAHOUSSE

Les Démocrates-chrétiens, oui, effectivement.

François HOLLANDE

Mais je pense que ça ne correspond pas à ce qu’est le principe de la laïcité.

Claire CHAZAL

Il nous reste une minute.

Laurent DELAHOUSSE

Merci Monsieur le président, en tout cas, de nous avoir accueillis. Finalement, le Palais de l’Elysée, pour une interview, c’est normal, naturel, pour un président normal, naturel ?

François HOLLANDE

Je pense que le 14 juillet, le président doit parler. Et…

Laurent DELAHOUSSE

Donc vous avez changé d’avis ?

François HOLLANDE

…Oui ! Je me suis ravisé. Je pense que le 14 juillet et le 31 décembre, c’est un moment important pour les Français, pour des raisons différentes. Le 14 juillet c’est la fête nationale, on veut savoir où va aller la patrie, ce qu’elle peut encore avoir comme rayonnement, comme influence, qu’est-ce qu’on fait ensemble. C’est le rôle du président de la République, et c’est bien de le faire ici. Je suis allé suffisamment sur les plateaux de télévision, tout au long de cette dernière année, pour que…

Laurent DELAHOUSSE

Trop ?

François HOLLANDE

Oui, mais enfin, ce n’est pas le reproche. Je réponds aux invitations. Mais aujourd'hui c’est vous qui avez accepté mon invitation, et je vous en remercie.

Laurent DELAHOUSSE

Merci Monsieur le président.

Claire CHAZAL

Merci à vous.

Laurent DELAHOUSSE

Merci Claire.

Claire CHAZAL

Merci Laurent.

Laurent DELAHOUSSE

Merci à tous de nous avoir suivis aujourd'hui, passez une très très belle journée, et bon 14 juillet – notamment avec le Tour de France !

François HOLLANDE

Au Mont Ventoux !

Laurent DELAHOUSSE

Au Mont Ventoux !