jeudi 22 décembre 2011

Fâcheries

Ce billet mériterait de figurer dans mon blog bistro mais mon dernier billet (utilement complété par celui-ci) m'a demandé tellement d'énergie que je préfère raconter l'anecdote ici, d'autant plus que je le rédige avec l'iPhone du comptoir de la comète à 21h20, le soir où je suis en congés.

Ainsi, j'ai raconté pourquoi Marcel le Fiacre est fâché avec le Vieux Jacques.

J'ai le temps de poursuivre la narration. Deux clients viennent d'arriver pour manger. J'avais peur que le patron décide de fermer de bonne heure alors qu'il rigole de cette histoire.

Marcel s'est fâché contre Jacques parce Jacques ne l'a pas appelé pour prendre des nouvelles le lendemain du jour où il lui a dit qu'il avait une gastro. Marcel téléphone tout le temps alors que Jacques et moi avons horreur de ça.

Ce soir, à 20 heures, je monte à l'Amandine comme tous les soirs pour boire un coup avec Corinne et sa mère (Mamie a decidé de payer deux tournées parce que je suis en vacances, on croit rêver).

Marcel était assis en salle avec Jackie, surnommée "la grosse à Jacques" dans mon blog bistro et avec Tonnégrande. Un autre lascar était avec eux. Je vais les saluer. Marcel était bougon. Je me casse et retourne avec mes deux "gonzesses" au comptoir à trois mètres d'eux.

À un moment, Marcel s'énerve : "hé Nicolas, tu as été à l'enterrement d'Henri ? Non. Tu as été le voir à l'hôpital ? Non. Tu es vraiment un enfoiré."

J'ai essayé de lui expliquer que je n'avais pas spécialement d'estime pour Henri et que je ne pouvais pas aller voir tous les lascars que je croise au comptoir quand ils sont à l'hosto à l'hôpital. Je lui ai dit aussi que je ne pouvais pas aller à l'enterrement parce que j'avais une réunion importante pour le boulot.

Mais il continuait à gueuler et j'ai alors compris que si je ne l'avais pas vu depuis trois semaines, c'est parce qu'il me faisait la gueule.

Corinne, sa mère et Michel, la patron, à qui je venais de raconter les causes de la fâcherie avec Jacques étaient pliés de rire.

C'est alors que j'ai eu l'idée de génie. J'ai engueulé Marcel : "hé dis donc, vieux con, c'est toi qui a aidé Odette à faire les démarches administratives, à être avec elle tous les soirs pour lui redonner une vie sociale et tenter de lui montrer que tout n'est pas fini. À tenter de la consoler et tout ça ? C'est autre chose que d'aller voir une relation de comptoir à l'hôpital pour occuper ses journées de retraité !"

C'était évidemment un odieux mensonge, je n'ai rien fait pour Odette, à part être là, ce qui est déjà pas mal.

J'en profite pour remercier Apolline qui m'a donné un ras de conseils mais Odette, en bonne portugaise, n'a rien voulu écouter. Quelle connerie le communautarisme... Écouter les conseils des gens du pays et pas les Français ayant les moyens d'obtenir des renseignements à propos des lois dans le pays où il sont nés, 45 ans auparavant.

Bref.

Je papote avec mes potesses et Michel quand Jackie émerge de sa cuite et se met à m'engueuler comme du poisson pourri. "c'est pas bien ce que tu as fait, tu n'as droit de traiter les gens de vieux con".

J'ai répondu : "ah mais si ! Si j'appelle Marcel ainsi c'est parce que je l'aime bien. D'ailleurs il le sait, il n'a rien répondu. Je ne traite pas un type de vieux con si je ne l'apprécie pas, je l'ignore !"

Marcel, piqué au vif par ma remarqué sur le fait que moi, j'avais été présent auprès de la veuve contrairement à lui, m'a adressé un clin d'oeil. J'ai donc compris que nous étions réconciliés. Ouf !

Nous avons rendez vous à la Comète demain soir pour boire un verre. Je suis con : j'ai organisé ce rendez vous en sachant très bien que je ne suis pas là demain soir mais chez ma sœur pour les fêtes.

C'est alors que j'ai demandé à Marcel des nouvelles du vieux Jacques (alors que je sais que comme ils sont fâchés, il n'en a pas, contrairement à moi).

Marcel a commencé par dire que non, il ne l'a pas vu depuis deux ou trois jours (alors que ça en fait une bonne dizaine). Puis il s'est lâché : "mais c'est un enfoiré, il ne m'appelle jamais, c'est toujours moi qui l'appelle !" Et pire : "quand il m'appelle, c'est toujours quand il a besoin d'un service !"

Moi : "c'était quand la dernière fois où il a eu besoin d'un service ?"

"heu mais l'autre jour encore, je l'ai amené à l'hôpital"

Moi : "Connard, ça fait trois ans, alors que lui, il t'accompagne toujours lors de tes courses dans Paris pour garder ta voiture ou quand tu vas chercher ta sœur à La Loupe, au cas où tu sous trop fatigué pour conduire !"

"ah oui, mais je dois partir, là, il faut que je raccompagne Mémère".

Du coup, je ne sais plus si on est de nouveau fâchés.


- Posted using BlogPress from my iPhone

9 commentaires:

  1. Ca en fait des facheries une veille de noel..

    RépondreSupprimer
  2. Mais non. Ça me fait penser que je passe à Tours demain.

    RépondreSupprimer
  3. On me dit de te dire que la porte ne s'ouvrira que si tu penses aux chocolats :) ma douce est taquine

    RépondreSupprimer
  4. Hé ho ! Fallait m'inviter et pas me dire que tu serais pas là...

    Mais il n'est jamais trop tard et je viens toujours les mains vides. L'amitié et le plaisir de voir les gens compte beaucoup plus que des cadeaux qu'on aurait fait par obligation (même si je conçois que les enfants n'ont pas la même perception...).

    RépondreSupprimer
  5. Oui bien d'accord :) finalement on est là demain midi si tu veux passer manger ou prendre le café..

    RépondreSupprimer
  6. Ca va être compliqué, je prends la voiture de location à 11 heures et Bison Futé a dit que je ne serais pas la seule andouille à avoir les mêmes idées pour éviter les bouchon.

    RépondreSupprimer
  7. Ah oui c'est sur qu'il va y avoir du peuple..

    Vois et envoie un seumeuseu si tu sens que tu as 5 minutes de battement :)

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires s'active automatiquement deux jours après la publication des billets (pour me permettre de tout suivre). N'hésitez pas à commenter pour autant !