jeudi 21 avril 2011

Le blues du blogueur névrosé

Dorham s’interroge ce qu’il doit faire de son blog et ironise à sa manière que je vous conseille de lire (oui, je conseille de lire des manières, c’est un nouveau concept, faudrait en faire un blog). Il a raison, tant un blog ne sert à rien à part déconner avec les copains, ce qui se suffit en soi. Mais quelle manie ai-je prise de pondre une connerie politique tous les matins, voire pendant la journée, et de rebondir sur des billets comme celui de Dorham pour raconter ce qui me passe par la tête, ce qui vaut mieux que par le cul, alors que ça n’a aucun intérêt et que je fais des phrases trop longues.

Un passage de son billet m’interpelle puisque j’y semble directement interpelé. Je vais le recopier ici (au diable le Dupplicate Content).

« Je connais des blogs qui ont plus de 5 ans et je dois avouer que c'est le genre de choses qui me fout un peu la trouille. Je me demande si ces gens blogueront toute leur vie, même quand il n'y aura plus, de blogs. La profusion de leur billet, parfois pour ne rien dire, semble traduire une névrose ou quelque chose de plus rampant encore. »

D’une part, je pense qu’il y aura toujours des blogs vu qu’il existera toujours des crétins comme moi qui ont envie d’écrire à propos de tout et de rien ou des gens qui savent écrire qui auront envie de manier la plume pour se détendre.

D’autre part, Gaspar, Melchior et Balthazar, je ne sais pas quand je vais arrêter de bloguer comme un taré pour remplir mes quatre blogs mais je sais que ça finira par arrêter, que je me tournerai vers autre chose, le sexe, l’alcool, le foot, Dieu ou que sais-je.

C’est le « névrose » qui m’amuse dans son texte. Trois de mes quatre blogs ont plus de cinq ans. Je ne crois pas être névrosé.

J’ai une collègue de bureau qui passe son temps à raconter les histoires de ces mômes pendant les repas et les pauses café. Je peux donc sans complexe trouver un prétexte pour ne pas manger et prendre des cafés avec les autres pour me précipiter dans mes blogs névrotiques.

J’ai des voisins de métro qui tous les matins se plongent dans des iPhone ou autre machin pour s’adonner à une pratique quelconque. Je peux donc sans complexe laisser vagabonder mes neurones pour réfléchir à la politique et mettre en forme un billet dans ma tête et me précipiter à mon bureau pour les coucher sur le papier.

J’ai des camarades de comptoir qui parlent de foot, qui se racontent la fois où on s’est bourré la gueule chez Nénesse, leur femme qui les emmerdent. Je peux donc sans complexe m’asseoir en terrasse et répondre à quelques commentaires.

J’ai des copains blogueurs qui passent quelques temps à rédiger un billet sur l’inutilité des blogs. Je peux donc, sans complexe, rédiger un billet pour leur répondre.

Depuis quelques jours, on a pas mal discuté du blues du blogueur qui par période n’avait plus rien à dire, était las, …

Je m’en fous, j’ai quatre blogs pour dire des conneries sur quatre thèmes différents (la politique, la geekerie, "les copain, les bistros et moi" et "n'importe quoi") et j’ai toujours quelques chose à dire.

Avec ou sans intérêt ?

Pour les autres, je ne sais pas. Pour moi, avec.

12 commentaires:

  1. Je crois bien que "déconner avec les copains", est parfois un des plus belles choses au monde, parce que c'est déjà partager quelque chose.

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  2. du bon grain à moudre ou de l'ivraie à trier : le portrait du blogueur par Etienne Liebig (dernier job connu à Siné Hebdo) dans son opus "Les nouveaux cons"

    http://plixi.com/p/94456241 (via David Abiker)

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  3. Ah ça, c'est vrai, tu ne fais jamais de billets qui pleurnichent pour dire que tu es las (ou alors, je ne m'en souviens pas, s'il y en a, ils doivent être rares) ; ça, c'est une vraie qualité, Nicolas.

    Je pense à certains blogueurs qui publient un billet de lassitude tous les mois quasiment... Un peu strange.

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  4. Arrêter de bloguer, ce n'est pas sale. (c'est ce que je voulais ajouter)

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  5. MHPA,

    Oui, c'est ce qu'il y a de mieux !

    Tilly,

    Ouais, j'ai lu ça hier, mais en diagonale, ça me fatigue...

    Dorham,

    Il y en a mais c'est plutôt pour dire aux lecteurs que je suis toujours vivant mais n'ai rien à dire à lors je dis n'importe quoi.

    Sinon, ça n'est pas un peu strange, dans un blog on est forcément parfois un peu intimes. Et le fait d'être fatiguer de bloguer fait qu'on le dit naturellement, comme si on disait "ah bordel, il faut passer la tondeuse à gazon, j'en ai marre de la tondeuse à gazon, mais j'aime beaucoup ma pelouse, alors il faut que je l'entretienne.

    Dorham,

    Non, ça n'est pas sale. Ca n'est surtout pas sale de ne pas se forcer à un rythme (je vais dire le contraire dans mon blog geek avant 14 heures).

    Dorham,

    Oui (c'est ce que je vais dire dans mon blog geek).

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  6. Nicolas, je déteste vos petites remarques perfides sur les tondeuses et les gazons qui ont besoin d'être tondus, telles des couchailleuses à la Libération !

    Sinon, je suis d'accord avec Dorham : les pleurnicheuses et les blogo-chochottes, moi aussi ça me les brise menu.

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  7. Didier,

    Ca n'a rien de perfide ! Ce sont vos billets qui m'intéressent le plus, parce que les conneries de Marchenoirs, hein !

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  8. je me demande qui sont les "blogo-chochottes" et "les pleurnicheuses", ou encore les "couchailleuses" de Libération. Je constate que les termes sont au féminin. Je suis sûrement concernée par un des trois qualificatifs. Mais, comme toi, je me fous bien de ce qu'on peut penser de ma façon de bloguer.

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  9. Si on suit ce genre de logique, tous nos grands écrivains étaient des névrosés ... en même temps, la vulgate psychanalytique serait plutôt d'accord avec ce point de vue.

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  10. Lucia,

    Non, tu n'es pas concernée, je crois !

    Le Parisien Libéral,

    Merci (en retard, désolé).

    Romain,

    Oui, tous névrosés...

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