mercredi 1 février 2012

Fascinants sondages

Après une accalmie pendant les fêtes, le rythme de la publication de résultats de sondage est relancé. Hier matin, mon billet politique portait encore sur un de ces sondages relatifs aux votes des électeurs à la Présidentielle. Je suis subjugué.

Si si.

Il y a bien sûr la satisfaction de voir le candidat que je soutiens depuis près d’un an arriver en tête tout en me martelant que rien n’est joué, un petit événement pouvant tout faire basculer.

Chaque chiffre est fascinant.

Prenez le score du second tour.

2007 : Nicolas Sarkozy a battu Ségolène Royal de 6,12% ce qui était légèrement supérieur aux sondages fournis avec l’élection, même si une fois ou deux, les sondages dont donné un écart de 10%.

2002 : Jacques Chirac a battu… heu, non, rien…

1995 : Jacques Chirac a battu Lionel Jospin de 5,12%. L’écart a longtemps été bien supérieur dans les sondages, avec une pointe à 20% début mars.

1988 : François Mitterrand a battu Jacques Chirac de 8,04% (le plus gros écart constaté sous la cinquième, à part 2002). Les sondages ont longtemps prévu un écart légèrement supérieur, avec une pointe à 14% début mars.

1981 : François Mitterrand a battu Valéry Giscard d’Estaing de 3,52%. L’étude des sondages est beaucoup plus rigolote puisque jusqu’à janvier, Giscard était grandissime favori (avec un écart arrivant jusqu’à 20% !)… Sur les derniers mois, l’écart était très faible.

1974 : Valéry Giscard d’Estaing a battu François Mitterrand de 1,62% (le plus faible écart constaté). Visiblement, les sondages étaient moins à la mode à l’époque (entre les deux tours, ils étaient donnés à égalité avec un léger avantage pour VGE).

Je passe les années précédentes où je n’ai pas de sondage. 1969 avait une configuration un peu spéciale, la gauche, comme en 2002, n’était pas représentée au second tour. En 1969 Charles de Gaulle a battu François Mitterrand avec un peu plus de 10% mais pour l’époque, le score de Tonton était phénoménal (d’autant qu’il n’avait pas de réserve).

2012 : tous les sondages donnent François Hollande gagnant depuis 18 mois, avec un écart qui ne descend que rarement en dessous de 14% et qui atteint occasionnellement 20%. Jamais, au cours des 40 dernières années, les sondages n’ont été aussi favorables à un candidat, même en 1988. D’ailleurs, si on oublie 1988 et la cohabitation, jamais un candidat de gauche n’a été aussi favori.

Voila un premier chiffre fascinant.

La deuxième « surprise » de tous ces sondages porte sur le bon score de la gauche au premier tour. Ségolène Royal avait fait un bon score, au premier tour, en 2007, mais les autres forces de la gauche étaient laminées. La gauche ne représentait que 36,4% des électeurs du premier tour (2002 : 42,9% - 1995 : 40,6% - 1988 : 45,0% - 1981 : 46,8% - 1974 : 47%).

Et le reste ?

Jean-Pierre Chevènement a retiré sa candidature ce matin, voyant bien qu’il ne décollait pas. Je suppose qu’il va apporter son soutien à Jean-Luc Mélenchon ou François Hollande et c’est aussi bien. Un peu de clarté…

Eva Joly ne décolle toujours pas. L’écologie politique ne pourra jamais gagner tant que qu’elle ne fera pas un score honorable à l’élection présidentielle. Comprendra-t-elle – comprendront-ils – qu’un retrait serait plus bénéfique qu’autre chose ? Les 3% d’Eva Joly face aux 30% de François Hollande (il pourrait faire moins, je sais. Elle aussi) ne pèseront plus rien aux législatives.

Adieu l’accord…

Jean-Luc Mélenchon, lui, réussit une belle performance et pourrait atteindre un score à deux chiffres sans entamer le score de François Hollande. C’est une bonne nouvelle pour la gauche. Votez pour Hollande quand même : ne faites pas les cons, on ne sait jamais.

François Bayrou patine alors qu’il m’a fait un peu peur quand il a lancé sa campagne. Il ne rééditera pas son exploit de 2007. Son projet est totalement illisible pour le grand public. On ne retient que la hausse de la TVA mais elle va être faite par le gouvernement. Son « produire en France » passe pour la bouffonnerie qu’elle est ! Les centristes veulent des solutions sérieuses. Le lieu de production de quelque chose n’est significatif de rien (on peut produire en France sans personnel : il suffit d’importer les pièces détachées… et des machines outils).

Tout le monde prend cette proposition pour une gigantesque fumisterie…

Marine Le Pen semble patiner également (en écrivant cette phrase, j’ai fait une grosse faute amusante : « Marine Le Pen semble patinée »). A un moment, je me disais qu’elle dépasserait probablement les 20%, voire, comme beaucoup, qu’elle serait au second tour. Finalement, elle devrait faire un score proche de ceux de son père en 1988, 1995 et 2002, vers 14 ou 15%. La mayonnaise ne prend pas. Vous allez voir qu’elle va laisser tomber le volet social de ses propos et se radicaliser.

Tant pis pour François Bayrou et Marine Le Pen : le populisme ne prend plus… Les Français veulent des candidats avec des solutions. 

Et je crois bien qu’il n’y en a plus que deux, vu que Nicolas Sarkozy a déjà grillé ses cartouches

Quant aux autres candidats, ils semblent avoir totalement disparu de la scène...

4 commentaires:

  1. j'ai bu un pot hier soir avec des huiles du PS, Marine Le Pen est au second tour, en ce moment, provoquant le 21 AVril à l'envers pour la Droite Française

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  2. D'où l'interet de faire croire qu'elle est grillée.

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  3. je te vois, tu fais de la manip de sondage...

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  4. Disons que je n'ai aucun scrupule à parler de l'information (un sondage est paru) alors que mes confrères ont les yeux rivés dessus tout en disant qu'ils n'y croient pas.

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