mardi 14 septembre 2010

Les vieilles gloires de la blogosphère

Dans la série « vas-y ! joue à l’ancien combattant », voila le petit (mais enveloppé) Nicolas qui a été replongé subitement dans ses premières années de blogage, vers 2006, quand il écumait les blogrolls des blogrolls des blogueurs zinfluents pour mieux cerner ce milieu étrange de gens qui se prenaient au sérieux avec une audience notable mais inférieure au Courrier Indépendant, aimable hebdomadaire vendus dans la région de Loudéac, dans un secteur géographique abritant une trentaine d’âmes.

Je ne vais citer personne, à part Versac qui a été une référence pour moi, surtout au niveau de « la forme », un peu comme Eric, je l’ai déjà dit.

Nous étions des petits blogueurs, disposant d’un machin où l’on tapait nos notes confidentielles, rencontrant quelques gens et nous avancement timidement pour commenter.

Tiens ! C’est à cette époque que j’ai croisé pour la première fois FalconHill dans les commentaires, chez Guy, je crois, ou chez Eric.

Je pourrais en citer des noms de zinfluents ! Et j’en ai entendu plusieurs, hier soir. Un peu parce que moi et les copains, on les a remplacés dans les classements de blogueurs, la notion de zinfluence a disparu : d’ailleurs tout le monde savait bien que c’était du pipeau. Il n’empêche que maintenant, c’est moi qui suis bien classé dans le Miko : c’est moi qui étais invité à leur cocktail d’hier soir pour fêter leur grand projet Européen si sympathique (la traduction de billets de plusieurs pays dans les langues des autres pays).

Dans la salle, j’ai rencontré une personne qui me parlait avec nostalgie de cette vieille période, vers 2005, peut-être ? Il faudrait que je demande au vieux Blachier de me préciser ça, il a bien connu cette période.

A l’époque, ils étaient des créateurs. Les blogs existaient peu et étaient vierges de tout contenu, à part autour d’un cercle assez restreint.

Elle ne regrettait pas, elle avait tourné la page. Juste une légère nostalgie du fait de se retrouver dans une ambiance de blogueurs, d’un monde à la création duquel elle avait participé

Puis, j’en ai rencontré une autre. Je connais son blog et je crois que son nom me dit réellement quelque chose, en relation avec cette autre époque. Je me suis présenté : « Nicolas, du blog Partageons mon avis ». Il a levé les yeux au ciel. Comme si j'étais la honte de la blogosphère. Comme si j'avais cassé sa création.

Comme si j’avais cassé son jouet, comme si j’étais responsable de la fin de cette époque de créateurs, comme si j’avais détruit la blogosphère qu’ils avaient créée alors que je n’ai fait qu’en profiter et participer à sa popularisation.

Je n’y suis pour rien. J’ai ouvert mon blog, je me suis transformé en « machine à bloguer », j’ai fait des liens vers les copains et vers leurs beaux billets : je suis rentré dans un système déjà créé. Je n’ai volé aucun jouet.

La blogosphère se transforme de jour en jour. J’essaie d’analyser ces changements dans mon blog geek en les regardant avec amusement, mon loisir à moi est de bloguer, pas de devenir zinfluent, ce que ne comprennent pas la plupart des blogueurs « politico-médiaticomachin ». La vocation de mon blog politique n’est pas de refaire le monde autrement que comme on le refait parfois au comptoir…
Je ne vais pas recenser toutes les mutations de l’année (il y a à peu près 13 ou 14 mois, twitter était inconnu du grand public), je vais juste rappeler la nouvelle qui est tombée ce week-end : Google Reader subit une baisse de fréquentation notable. Alors certains annoncent déjà la mort du RSS, ce RSS qui a fait ma blogopshère, me permettant de lire des dizaines de blogs sans bouger, qui ai fait des billets pour que les gens utilisent des agrégateurs, pour que les blogueurs améliorent leurs flux, … Serais-je entrain de devenir une vieille gloire de la blogosphère ?

Demain Twitter disparaitra, un nouveau machin le remplacera. Tiens ! Le vice patron de Miko, hier, me parlait d’une application qu’il a sur son iPad qui lui permet de faire défiler les pages, les flux, les twits, les statuts, … comme s’il faisait tourner les pages d’un bouquin.

Souvent on oublie qu’on n’est sans doute pas 5% de la population à appréhender l’information ainsi, que les gens ne viennent pas dans Facebook pour « lire des flux » ou des prendre connaissance de l’actualité, pour lire ce qu’a repéré le zinfluent à la mode mais pour rigoler avec ce qu’a trouvé le petit neveu…

Je ne sais pas comment évoluera « la circulation des contenus ». Dans deux ans, le remplaçant de twitter aura été remplacé par un autre machin dont le créateur aura trouvé un moyen d’espérer gagner encore plus d’oseille en levant des fonds auprès d’investisseurs crédules qui croiront être tombés par hasard sur le gadget du siècle.

Alors moi, je continue à pondre des billets.

Faites comme si je n’étais pas là. Inventez des nouveaux machins qu’on puisse rigoler avec.

15 commentaires:

  1. Pfff j'étais aussi invité. La rage de n'avoir pas été là.

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  2. Je vais en faire billet mais ce n'était pas un KdB !

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  3. rhoo tout de suite la honte de la blogosphère ! je te rappelle que c'était moi qui avais eu droit à cette mention d'abord ! :)

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  4. Billet touchant. Je t'avais croisé aussi. Chez Guy, beaucoup de choses ont commencé...

    Il est joli ce billet. Il a bien sa place dans la comete...

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  5. FalconHill,

    Il faut qu'on y soit bien, à ce comptoir !

    N.B. : sans vouloir ergoter, si je t'ai croisé là-bas, tu m'as nécessairement croisé aussi...

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  6. Si j'avais un coup dans le pif, j'avais pas remarqué ^^

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  7. Il y a plein de choses nouvelles, et avec les blogs ce qu'il y a de bien, c'est qu'on peut recommencer, rebattre les cartes à chaque fois!

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  8. Mais, disons, ce qui a changé par rapport à cette époque, c'est moins les gugusses (ils bloguent toujours) mais c'est le côté plus pro et commercial que tout cela prend.
    A part ça, il reste toujours le plaisir de lire un billet d'un blog qu'on ne connait absolument pas et de se dire qu'il apporte vraiment quelque chose.

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  9. Mais, disons, ce qui a changé par rapport à cette époque, c'est moins les gugusses (ils bloguent toujours) mais c'est le côté plus pro et commercial que tout cela prend.
    A part ça, il reste toujours le plaisir de lire un billet d'un blog qu'on ne connait absolument pas et de se dire qu'il apporte vraiment quelque chose.

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  10. Eric,

    Il y a autre chose, je crois vraiment qu'ils ont le sentiment que leur truc leur a échappé. Une espèce de jalousie par rapport aux blogs généralistes, comme les miens, peut-être ? Comme si j'utilisais mieux qu'eux l'outil qu'ils ont créé.

    Mais tu as raison, il y a toujours du plaisir à découvrir de nouveaux blogs.

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  11. Je ne me suis jamais senti un "explorateur" ou quoique ce soit. On utilisait ce qui était disponible comme d'autres aujourd'hui !
    Cela dit, l'influence, l'affluence, par définition, ça ne dure pas !
    :-)

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  12. Poireau,

    On est arrivés après, on a utilisé...

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  13. Rhalàlà qu'est ce que c'était le bon temps quand j'ai commencé à bloguer et quand tu n'existais pas encore :-)
    J'ai ouvert mon premier blog en novembre 2004, on me l'a effacé quelques mois plus tard mais j'ai retrouvé le second en 2005.
    La première note est là
    http://thelma.20six.fr/thelma/art/955269/RECAPITULONS-
    J'en avais des commentaires à l'époque.
    En tout cas 6 ans de bloguage cette année, ça va s'arroser non ?

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