vendredi 8 mars 2013

Grand Paris : la réponse du Délégué du Conseil Régional

Cher Jean-Marc,

Je te remercie d'avoir pris le temps de me rédiger une longue réponse aussi rapidement. Franchement, je suis épaté.

Pour l'instant, je me contente de la diffuser, ci-dessous, sur mon blog annexe de manière "informelle" (je n'ai pour l'instant que mon smartphone pour le faire). Je reviendrai sur cette réponse plus longuement prochainement dans mon blog principal.

Venons-en au plus important. Je ne sais pas comment tu peux connaître mon QG. ;-). Toujours est-il que j'y suis à peu près tous les soirs vers 19h ou 19h30 mais il m'arrive parfois de faire faux bond. Il vaut donc mieux prendre plus ou moins rendez-vous (ce qui peut être fait deux heures avant).

Encore merci d'avoir pris le temps de me répondre aussi rapidement !

Bon week-end,
Friendly,
Nicolas


Cher Nicolas,

J’ai pu constater, pour te lire régulièrement, que la question du Grand Paris ne te laissait pas indifférent et sache que je soutiens toute initiative qui met en avant ce sujet majeur pour dessiner la métropole de demain.

Tu remarqueras à cet effet que j’use à mon tour du tutoiement pour te répondre. Non que je raffole plus que toi des familiarités, mais le parallélisme des formes conjugué à nos précédentes rencontres sont deux raisons plus que suffisantes pour se laisser aller, le temps d’un échange, à cet élan de proximité.

Je vais essayer de répondre au mieux à tes interrogations, toutes légitimes. Les problèmes que tu soulèves interpellent déjà les élus locaux, notamment au sein de Paris Métropole où je siège en tant que représentant de Jean-Paul Huchon. Il est donc tout à fait normal que les citoyens se saisissent pleinement des incertitudes que présente l’actuel projet de loi.

1. L’actuel projet de loi prévoit d’ici au 1er janvier 2016 la création d’intercommunalités regroupant au moins 300 000 habitants en Petite Couronne et au moins 200 000 dans le reste de l’unité urbaine de Paris (c’est le cœur de l’Ile-de-France : 10 millions d’habitants). Il faut d’abord retenir que les modifications institutionnelles prévues par la loi vont se mettre en place progressivement : des navettes vont avoir lieu entre les représentants de l’Etat et les communes pour établir un « projet de schéma régional de coopération intercommunale ». Concernant plus précisément l’intercommunalité dont est membre Le Kremlin-Bicêtre : la Communauté d’agglomération de Val-de-Bièvre, peut-être ne serait-il pas incohérent de la redessiner en prenant en compte les frontières de la Vallée scientifique de la Bièvre (la VSB). Cette dernière a l’avantage d’exister et de regrouper les élus autour d’un projet.

1. - bis Ce que l’on appelle couramment les « interco » se nomment juridiquement : « établissements publics de coopération intercommunale » (EPCI). Ils sont de différente sorte : syndicat de communes, communauté de communes, communauté urbaine, communauté d’agglomération et la métropole (depuis 2010). Le projet de loi ne prévoit aucune modification de dénomination et continue à évoquer les EPCI.

2. Pour le volet transport du « Nouveau Grand Paris », les choses sont assez simples car il y a peu de modification institutionnelle. La Société du Grand Paris (SGP) continuera à être l’opérateur en charge de la construction des 200 km de voies et des 72 gares. Ce que le projet de loi prévoit c’est que désormais la SGP sera placée sous la tutelle du STIF dont il n’est pas prévu de modifier sa gouvernance. Le STIF restera l’autorité organisatrice des transports en Ile-de-France.


3. Quelle heure est-il ? Depuis le 6 mars 2013, nous savons que nos pendules devront être à l’heure pour 2030 ! Car c’est pour cette date qu’est prévue la dernière livraison du Grand Paris Express !

4. Une lutte de pouvoir entre Bertrand Delanoë et Jean-Paul Huchon ? Je n’y crois pas et je ne le vois pas ainsi. Il n’y a pas de lutte entre « pontes de la socialie » pour reprendre ton expression. En revanche, il y a bien deux visions différentes pour l’aménagement de notre territoire, disons une vision « parisienne » et une vision « régionale ». Ce que je défends en tant que délégué spécial au Grand Paris, c’est la prise en compte de tous les territoires de l’Ile-de-France et pas uniquement la zone dense car les franciliens de la périphérie parisienne ne doivent pas être les exclus de la métropole. Que ce soit pour l’aménagement, la solidarité francilienne ou la construction de logements, la métropole doit se faire à l’échelle de l’Ile-de-France et pas uniquement dans l’unité urbaine. Je fais mien les propos du 1er ministre lors de son allocution : il s’agit de bâtir une « région solidaire et compétitive » au regard des enjeux de demain. C’est bien la solidarité de toute l’Ile-de-France qui doit nous animer et tu peux compter sur mon engagement pour poursuivre cet objectif.

J’espère avoir répondu à tes interrogations même si, pour connaitre l’ensemble des problématiques afférentes à ce dossier, il reste de nombreux points à approfondir. C’est donc avec plaisir que j’accepte ton invitation de prolonger cet échange autour d’une bière et, bien que connaissant ton QG et sachant pouvoir t’y retrouver la quasi-totalité de la semaine, je te reprendrai contact avec toi rapidement.

Amitiés,

Jean-Marc Nicolle

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