vendredi 25 février 2011

Campagne - que faire des institutions ?

Dominique et Le Coucou, en commentaire de différents billets, me pressent d’aborder le volet « constitutionnel » de ma campagne (bidon) et de mon projet (folklorique mais parfaitement sérieux) pour l’élection présidentielle. Je ne connais pas assez Dominique pour me permettre de résumer sa pensée mais j’imagine qu’il pense qu’une vraie démocratie ne peut qu’être de proximité et il est donc attaché « aux territoires ». Je connais par contre trop le Coucou pour me permettre de s’exprimer en son nom. Je dirais juste qu’il est très attaché aux vrais pouvoirs du citoyen qui doivent pouvoir avoir une parole supérieure à celle des élus, notamment par les referendums.

Le rôle du Président de la République n’est pas de modifier les institutions. Au contraire, il en est le garant. Aucune entité d’ailleurs, et c’est heureux, n’a pour vocation de modifier la constitution. Il n’empêche que la cinquième est arrivée à bout de souffle, pas simplement d’un point de vue théorique, vu du piédestal d’un observateur prospère chargé d’aligner les mots, mais parce qu’elle ne permet plus au gouvernement de « conduire la politique de la nation » et, tout simplement, de conduire une politique qui nous sorte de la mouise dans laquelle on se tapit depuis des décennies.

Et c’est là qu’intervient le Président de la République. Faut-il pour autant modifier la Constitution et en adopter une nouvelle ? Là où, en tant que citoyen, voire blogueur, j’aurais tendance à répondre par l’affirmative, je n’ai pas du tout envie de me mêler de la bataille en tant que candidat putatif.

Aussi, je propose de répondre au Coucou, à propos du volet « referendum d’initiative populaire » plus tard, tant le sujet est compliqué. Tiens ! Un exemple ! Dominique (un autre) lance une « chaîne de blogs » à propos de la guerre en Afghanistan. En tant que citoyen (ou blogueur), je n’en sais strictement rien. J’aurais bien évidemment tendance à dire comme 99,55256% de la population que ça commence à bien faire et comme 72% que ça a assez duré et qu’on ne sert pas à grand-chose en restant là-bas. Cela dit, je n’ai aucune idée réelle des enjeux géomachinsettoussa d’une part et de nos engagements internationaux d’autre part. Aussi, je pense que si le peuple votait pour un arrêt de la guerre à l’issue d’un referendum d’initiative populaire, ça pourrait être dramatique. C’est pour ça qu’on a inventé la démocratie représentative et qu’on a des gugusses avec des cravates et des gonzesses avec des culottes propres qui réfléchissent dans des hémicycles faits ça… Vive la démocratie représentative.

En outre, vous poseriez la question aux gens de savoir qui a la responsabilité de maintenir nos pioupious là-bas ou de les retirer, il est probable que 95% répondent : « Le Président de la République ». Or, selon ma lecture de la constitution, c’est le gouvernement qui mène la politique de la nation et qui dispose de la force armée… Donc le sujet n’a rien à voir dans la présente campagne électorale et je me demande bien pourquoi vous m’importunez avec ça, bordel.

Cela dit, je ne botte pas en touche, à propos du referendum d’initiative populaire, j’ai bien dit que je remettais la discussion à plus tard.

Trêve de bavardages, nous avons une campagne à mener et des propositions à faire. Je vais donc en faire, articulées autour de deux axes :
-         la réaffirmation de la démocratie aux différents échelons territoriaux,
-         un  renforcement de la décentralisation.

Je développerai ultérieurement. Juste deux ou trois exemples pour illustrer où je veux en venir :
-         nous avons actuellement des élections cantonales qui se préparent. Je n’ai vu aucun article de presse rappelant le rôle des départements et les enjeux pour les deux départements qui me concernent directement,
-         nous avons eu, l’an dernier, des élections régionales. Outre le bordel en Languedoc Roussillon et les erreurs de l’UMP en Ile de France, j’ai l’impression que pour toute la France, le seul débat dont on se souvient tourne autour des transports en Ile de France sans d’ailleurs avoir concerné la Région Ile de France puisqu’il tournait autour du « Grand Paris »,
-         depuis quarante ans, les politiques d’aide économique, d’aide à l’emploi, de formation professionnelle, se multiplient. Pourquoi ne pas carrément les transférer, dans leur quasi intégralité, au niveau des régions, voire des départements ? Comment un type, dans un bureau à Paris, peut-il répondre rapidement aux besoins du Centre Bretagne en matière de fabrication de fromage ?

A vos propositions…

6 commentaires:

  1. si nous nous sommes beaucoup plus impliqués en Afghanistan c'est tout simplement parce que Sarkozy nous a remis dans l'OTAN sous pression des Etats Unis. Alors en espérant que la Gauche repasse et qu'ils nous remettent la retraite à 60 ans et nous sorte de l'OTAN ;)
    Vive la démocratie participative sinon !

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  2. Ah j'oubliais le principal ! merci d'avoir répondu :)
    Bon sinon moi je vote pour toi les yeux fermés (mais tu le sais déjà)

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  3. Je n'en sais rien ! Ce qui m'apparait clair c'est que le pouvoir national s'est trop éloigné du citoyen, fonctionne dans une sphère où seul le milieu des affaires a droit d'entrée. Des représentants du peuple éloigné du peuple, je me demande si c'est une bonne idée !
    :-))

    [Je suis pour la suppression du poste de Président, autant tout réécrire et passer la version 6 de la Constitution ! :-) ].

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  4. Mouarf !

    Dominique,

    Je ne comprenais pas bien la fin de ton premier commentaire. En fait, j'avais confondu "démocratie représentative" et "démocratie participative"... Ce qui rend complètement nul de billet...

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  5. Poireau,

    Je suis aussi pour une sixième république, avec un président (parce que je crois qu'il en faut un) mais fantoche, comme en Allemagne. Ou alors un roi des Belges...

    Pour le reste, le pouvoir national s'est trop éloigné du citoyen, tu as raison, mais ça fait des dizaines (beaucoup de dizaines) d'années que ça dure. Je pense qu'il faut revoir l'organisation de la société (des institutions) en fonction des changements de cette société (n'importe quelle capitale régionale est à une heure de Paris donc un état fort en région ne sert plus à rien. A contrario, les progrès technologiques font, d'une part que les gens se désintéressent de la vie locale - les journaux nationaux, télé, ... priment sur la politique locale - et d'autre part qu'on peut réorganiser (Internet, ...) la démocratie locale.

    Sans compter qu'on est à 40 ans de crise économique, la "nation" ne peut plus rien.

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