mercredi 18 mai 2011

La responsabilité de ceux qui savent

Après mon billet de ce midi, que m’avait déclenché le billet du Coucou suite à la lecture du billet de BRP, j’ai lu l’éditorial de Nicolas Demorand, dans Libération (mais désolé, je n’ai pas la version en ligne). Ce qui inspire une suite à mon billet que je vais résumer ainsi : « Hé ho les gars [les journalistes], d’accord vous ne pouvez pas tout dire, ce n’est pas une raison pour cacher les choses très graves, vous avez quand même la responsabilité de forger l’opinion des gens en vue d’une élection... »

Nicolas Demorand revient sur ce thème. Outre les aspects légaux (tout ne peut pas être dit, il faut des preuves, …), la vie privée des personnalités politiques ne nous regarde pas et ils n’ont pas à la dévoiler.

Mon homonyme a parfaitement raison mais comme le rappelait BRP, certains autres homonymes arrivent très bien à instrumentaliser leur vie privée pour en faire une romance… Quand un journaliste écrit dans son canard que le père de Nicolas Sarkozy a confirmé à un journal allemand que sa belle fille est bien enceinte, c’est du ressort de la vie privée. Nous faire la morale aujourd’hui sur la vie privée est amusant… Mais je ne vais pas revenir sur ce que dit mieux que moi, c’est son métier, BRP…

Mais en l’occurrence, il ne s’agit pas que de vie privée. Que tel ou tel homme politique trompe sa femme ou préfère les gros frisés à cravate à chier ne nous regarde pas.

Mais si l’homme politique est de notoriété journalistique beaucoup trop pressant avec les gros frisés avec une cravate à chier, j’aimerais bien que la presse m’avertisse pour que j’évite de l’inviter à des Kremlin des Blogs ou de le rencontrer n’importe où. Il pourrait me faire boire…

Et ce sont mes fesses qui pourraient en pâtir.

Tous ceux qui savent ont une responsabilité. La seule question est donc : qu’est-ce qui était su ?

Quand Nicolas Demorand écrit : « En revanche, les délits et crimes sexuels présumés exigent un travail d’enquête journalistique, hélas trop rarement mené en France », il a parfaitement raison.

Ce n’est pas le boulot des journalistes. Ils peuvent le refiler à d’autres.

Ne serait-ce que pour sauver mes fesses…

Il y a une espèce de microcosme de gens passionnés par l’information et qui « sont au courant ». Je ne suis pas au courant de grand-chose mais je fais probablement partie de ce microcosme en tant que blogueur politique un peu plus lu que la moyenne. Il y a surtout des gens qui sont bien implantés dans ce milieu qui sont devenus mes amis à force de nous côtoyer.

Il ne faudrait pas que ce petit monde, moi en tête (ou en queue…), oublie qu’il a une responsabilité. Il fait la passerelle entre le citoyen et les hommes politiques. Si un sondage ou une information sont favorables à une personnalité politique qui pourrait être suspectée, ils ne sont pas obligés de les diffuser.

De même qu’ils ne sont pas obligés de diffuser des informations contraire à la déontologie de leur canard…

10 commentaires:

  1. Je doute que les journalistes français n'aient jamais eu vent des frasques de DSK (si elles ont bien existé) dont on entend parler aujourd'hui, comme ces incidents précédents dans le même hôtel. Et là, on ne voit pas pourquoi cela n'aurait pas été repris dans un journal. Il n'y a pas que les délits et crimes sexuels des politiques qui ont de l'importance pour forger l'opinion du citoyen, leur personnalité aussi : nous n'ignorons rien en général de leur dynamisme, de leurs goûts culinaires ou sportifs, de leurs qualités réelles ou supposées, etc. Pourquoi en va-t-il autrement de leurs défauts ?

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  2. Et si le DSK n'était pas un cas isolé mais un cas comme beaucoup de caleçons ?

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  3. y'en a pas un qu'on surnommait "10 minutes" douche comprise ?

    Effectivement (@yann) je pense qu'il y a pas mal de "cas" dans ce milieu (et je parle même pas des "tyrans" avec leurs collaborateurs, que ce soit des hommes ou des femmes)

    m'enfin,
    @+

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  4. 1. Ce n'est plus une question de vie privee. Si jamais il a ete piege, et sachant ce qu'il avait confie a Libe de ses craintes sur un tel piege: dans ce cas, a quelques semaines de deposer sa candidature, on s'abstient de coucher avec une parfaite inconnue. Se laisser depasser par ses pulsions, alors qu'on connait les risques, c'est genant pour un chef d'etat.


    2. Il n'est pas le seul. Il parait que le pouvoir est vachement aphrodisiaque. Je ne sais pas s'il y a eu une etude liant appetit de pouvoir et appetit sexuel, mais j'ai une copine qui a bosse dans l'equipe rapprochee d'un candidat a la presidentielle et qui m'avait dit a l'epoque, mi hilare, mi incredule, mi revoltee (oui je sais, ca fera 3 demi, s'il vous plait): "la politique, c'est un vrai lupanar".
    Donc, il parait que quand on a du pouvoir, on ne peut pas s'empecher de penser que ca vous donne le droit de sauter la premiere jolie fille qui passe, un peu comme nos rois autrefois. La dite copine m'avait dit: c'est un milieu hyper stressant, hyper competitif. C'est leur soupape.

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  5. "C'est leur soupape" : pourrais_tu laisser Sa Sainteté en dehors de tout ça ?

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  6. Tiens, j'ai changé d'orthographe à mon nom, moi ?

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  7. Oui, tu devrais lire plus souvent mes blogs. Donc ce billet.

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  8. Mouarf!
    «Si un sondage ou une information sont favorables à une personnalité politique qui pourrait être suspectée, ils ne sont pas obligés de les diffuser.»
    C'est pourquoi je ne dis pas de DSK «le favoris des sondages» mais «le favori des sondeurs», quand je fais allusions à une cotation supposée.
    Bien vu.
    Je te ferai signe —mais discrétos— si je sais qu'il y en a un (ou une) qui s'intéresse aux mecs à lunettes et à cravates à chier!
    Promis…

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  9. j'ai rien compris.... heuuuuu !?

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  10. GdC,

    Ca ne m'étonne pas.

    Fabien,

    Tu es trop bon.

    François,

    Je vais le béatifier.

    Bombay,

    Ce n'est pas le pouvoir qui est aphrodisiaque mais les deux vont de paire. Pour arriver un tel niveau, il faut une telle volonté, un tel acharnement, ...

    Nap,

    Heu...

    Yann,

    Heu...

    Le Coucou,

    Peut-être que les défauts ne sont pas vendeurs ? C'est si beau un Président de la République qui a un enfant pendant son mandat...

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