jeudi 25 novembre 2010

DALO SRU HLM

Ca n’a rien à voir avec le sujet du billet, mais je voudrais dénoncer M. Le Coucou ironise sur le dos de M. Valéry Giscard d’Estaing qui fut à la République ce que le bas-résille fut aux trottoirs de Paris. Plus proche du sujet du billet, Yann évoque la fin des exonérations de cotisations patronales dans les services à domicile. C’est dommage pour ceux qui en bénéficient, notamment ceux qui en ont réellement besoin mais, maintenant que je bosse dans un quartier huppé, je me demande si la baronne qui habite en face n’en profite pas pour gagner du pognon sur le salaire de sa cuisinière, de sa camériste et de son chauffeur.

Homer est au cœur du sujet du billet à un point que c’est lui qui me l’inspire. Il évoque la politique du logement et je me suis emporté dans les commentaires (rien de grave, rassurez-vous) en frisant le hors-sujet ce qui est lamentable, je vous le concède. Toujours est-il que c’est un de mes chevaux de bataille, non pas la lutte contre le hors sujet mais la politique du logement.

Je suis méchant, je sais, mais je propose qu’on arrête toute aide au financement des logements dans les 10 ans qui suivent. Enterrons les allocations logement et les aides à l’accession à la propriété.

L’accession à la propriété n’est, par définition, en aucun cas du domaine de la « sphère publique » ; la collectivité n’a qu’une mission : permettre aux braves de se loger dans des conditions décentes. Vous donnez une aide de 10 000 euros à un gugusse, sous forme de réduction d’impôts, pour qu’il puisse acheter un logement à Paris, automatiquement le prix du logement va passer de 190 000 euros à 200 000 euros. En gros, l’aide est plus utilisée pour alimenter la spéculation immobilière que pour aider le gugusse, voire l’inciter (quand on est prêt à dépenser 190 000 euros, ce ne sont pas 10 000 euros de plus qui vont vraiment faire pencher la balance). Sans compter que cette aide profite à ceux qui ont les moyens d’acheter un appartement, pas aux plus démunis.

Je plaisante mais je me demande s’il ne faudrait pas proposer des mesures dissuasives à l’acquisition pour faire baisser les tarifs.

Il en va de même pour les allocations logement (aide au paiement d’un loyer). Dans un moment d’égarement on pourrait considérer qu’elles aident les gens à payer leur loyer mais au final, elles rentrent dans la poche d’un propriétaire privé qui n’a aucune raison de ne pas augmenter son loyer, les locataires touchent du pognon pour le payer.

Je pense donc que toute la politique du logement doit être orientée vers la construction de logements sociaux (y compris pour étudiants), ce qui ne veut pas dire des barrières d’HLM mais des logements normaux appartenant à la collectivité.

Les communes (ou autres) pourraient investir « dans la pierre », ça rapporte de l’oseille sous forme de loyer.

Les logements sociaux entreraient en concurrence avec la « location privée » qui serait obligée de diminuer ses loyers, faisant ainsi baisser le prix d’achat des logements.

Les braves gens retrouveraient du pouvoir d’achat et consommer comme des malades, relançant l’économie.

Le monde serait sauvé. Cette politique aurait une autre gueule, par ailleurs, qu'un "Droit au logement opposable"...

Est-ce qu’on ne pourrait pas faire quelque chose pour la bière sociale, aussi ?

10 commentaires:

  1. Y a quelque chose qui me dérange dans ce billet, tu trouves dommage qu'on évoque la fin des exonérations de cotisations patronales dans les services à domicile, et tu ne voudrais plus qu'on aide ceux qui en ont le plus besoin ?

    1- les accédants à la propriété ne pourraient pas obtenir de crédit logement avec leurs banques si il n'y avait pas ces prêts à taux zéro. Pour un logement de 190 000 euros les 10 000 euros d'aides peuvent permettre l'acte d'achat. (et cela ne fait pas augmenter le prix du logement, le vendeur ne connait pas le montage de ton crédit)

    2- Heureusement qu'il y a des aides au logement, sans quoi il y aurait plus de sdf, la spirale de la précarité vous met très vite à la rue.

    Non là je ne te comprends pas...

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  2. Moi je trouve rigolo que les propriétaires soient contre les facilités pour accéder à la propriété.

    C'est un peu comme les nouveaux chevaliers de la Légion d'honneur qui trouvent qu'après eux on s'est vraiment mis à "la donner à tout le monde"...

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  3. Didier,

    Je n'ai pas eu de facilités pour acheter mon logement, j'ai mis du pognon de côté tout seul au moment de ma vie où il fallait que je le fasse, j'ai bossé comme un taré les trois ou quatre premières années de ma vie professionnelle que j'ai commencé à 21 ans : à 28 ans j'avais un apport de base suffisant pour acheter tout en conservant un appartement de location à mon pour héberger ma soeur qui a pu le passer à son nom quand elle a pu prouver qu'elle gagnait sa vie.

    Mais voyez plutôt la réponse que je vais faire à Stef, le temps de poster le présent commentaire qui est déjà assez long.

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  4. Stef,

    Tu prends le problème à l'envers (je reviendrais après sur les aides machin), le problème de l'immobilier, on sera d'accord que c'est les couples qui n'arrivent pas à payer le prix demandé parce que c'est trop cher.

    Je propose, moi, de faire baisser les prix. Toi, tu veux qu'on file du pognon, pognon qui ira à des investisseurs privés qui, dans une logique de "l'offre et de la demande" continueront à augmenter les prix, puisque la demande augmente quand elle est favorisée par les aides. Moi, je propose de jouer sur l'offre.

    Avec mon système, on va enrichir des ouvriers et loger des gens, on ne va pas enrichir des mecs qui ont hérité.

    Par ailleurs, je ne parlais du PTZ mais d'une part des exonérations d'impôts pendant les premières années et surtout des dispositifs type "loi Robien", c'est à dire qui subventionnent l'investissement dans l'immobilier locatif.

    Didier,

    C'est là que je voulais en venir, mais comme vous n'y connaissez strictement rien en économie, vous mélangez les sujets.

    Stef,

    Le budget de la ville et du logement de l'état est de l'ordre de 8 milliards. Je ne sais pas quel est le montant dédié au logement social ni le comptant payé par les collectivités territoriales, mais il y a moyen de l'augmenter...

    Par ailleurs, lis bien mon billet, je parle d'une période de 10 ans de transition, donc 10 ans de construction massive de logements sociaux pour permettre de diminuer progressivement les allocs divers.

    Je rappelle que la seule priorité est d'aider les gens à se loger pas de les aider à payer un logement... Alors fournissons leur des logements pas chers, ça fera disparaitre les logements chers.

    Pour ce qui concerne les aides pour les services à domicile, la problématique est la même, c'est à dire que le besoin n'est pas, par exemple, d'aider les gens à payer une femme de ménage mais d'aider les gens à avoir une maison propre.

    Ca ne me choquerait, par exemple, qu'une commune ouvre un service public avec des salariés chargés de passer deux fois une par semaine chez chaque personne de plus de 70 ans qui le désire et qui, par exemple, touche moins de 3000 euros par mois.

    Il n'y a pas que les exonérations de charge, il y a aussi une déduction des revenus pour les impôts. Donc le machin aide surtout ceux qui ont les moyens de payer des impôts et pas du tout les gens qui touchent 800 euros par mois mais qui sont à moitié impotents...

    Dans ce pays, ça fait 40 ans qu'on met des rustines sur un peu tout : ça ne résout pas les problèmes.

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  5. C'est un peu compliqué tout ça ! Je ne vois pas bien comment l'aide au logement des plus défavorisés —qui ne doit concerner que le parc immobilier des logements sociaux—, peut faire monter les prix de tous les autres. Il me semble qu'il y a pénurie de logements sociaux d'une part, et pénurie de logements "normaux" d'autre part. Supprimer l'APL ce serait pousser à la rue encore plus de gens pauvres, et cette aide s'appelle, je crois : "Aide personnalisée au logement", c'est à dire que son montant doit être variable en fonction des ressources… Ce serait un mauvais coup, d'autant plus choquant qu'il me semble aussi (de mémoire) qu'il existe une autre forme d'aide, le 1% patronal, qui lui, favorise le logement de quantités de gens travaillant dans le secteur privé, plus à l'aise.
    En résumé, je trouve impensable de supprimer l'APL.
    En revanche, il existe de gros problèmes avec l'accession à la propriété, m'a-t-on expliqué un jour —du moins dans certaines régions comme la mienne. Dans le Var, sur la côte en particulier, lorsque des communes ont fait des logements "sociaux" pour l'accès à la propriété, on a vu nombre de ces logements être achetés par des gens aisés, et surtout presque tous se transformer en achat spéculatif : soit loués l'été, soit revendus avec une sacrée plus-valu dès que cela devenait possible. Si bien qu'il y a des villes où ces projets sont totalement abandonnés.

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  6. Le Coucou,

    Oui, l'aide à l'accès à la propriété des logements sociaux est une hérésie bien que ça parte sur un bon sentiment.

    Pour le reste...

    "Je ne vois pas bien comment l'aide au logement des plus défavorisés —qui ne doit concerner que le parc immobilier des logements sociaux—, peut faire monter les prix de tous les autres."

    Ca n'est pas l'aide aux plus défavorisés qui est concernée mais l'aide des classes "intermédiaires" ou des gens qui peinent à accéder (disponibilités, ...) aux logements sociaux de type HLM qui fait monter les prix.

    "Il me semble qu'il y a pénurie de logements sociaux d'une part, et pénurie de logements "normaux" d'autre part."

    Quelle est la différence entre les logements sociaux et les logements normaux pour toi ? Il y a une pénurie de logements. Point. Je propose donc que l'état (ou les collectivités régionales) en construisent et les louent à un tarif "social".

    "Supprimer l'APL ce serait pousser à la rue encore plus de gens pauvres"

    Pas si tu leurs mets à disposition des logements sociaux.

    Si tu relis mon billet, je mets une période de transition de 10 ans pour te donner les moyens de supprimer les aides en ayant assez de logements.

    L'enjeu est une modification en profondeur de la société, pas uniquement de permettre à certains pauvres d'avoir un logement (mais la période de transition doit être prise en compte). Mais tout le logement locatif privé, si le locataire reçoit des aides, c'est la poche publique qui va dans la poche des riches, ce qui ont les moyens d'avoir un appartement "en trop"...

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  7. Ah ! C'est mon cheval de bataille depuis longtemps !
    Tiens, si tu retires du salaire médian des français la part du loyer, combien reste-t-il ? Peanuts et de moins en moins !
    :-)

    [C'est bien l'impossibilité de se loger en HLM pour cuase de pénurie qui tend les prix du marché privé. Ce n'était pas tant le cas il y a 20 ou 30 ans ! :-) ].

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  8. Poireau,

    Enfin quelqu'un qui me comprend.

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  9. Bah en fait, je parlais surtout des locations. Quand tu accèdes à la propriété, le vendeur ne sait pas comment tu montes tonf inancement. En revanche, en location, quand tu vois les biens proposés, tu ne trouves pas que ça fait cher? A Paris, 7000€ le m²; c'est pour un appart de combien de surface?

    Ici, à Arras, je loue un appart de 55m² pour 450€: une aubaine, car il est bien exposé, possède un jardin et est spacieux. Mais c'est un des moins chers, presque le prix d'un logement identique en HLM ! Partout en ville, fleurissent des appartements à louer. Il n'y a pas de pénurie ici, si ce n'est celle du porte-monnaie des gens qui ne peuvent pas suivre l'inflation !

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  10. Homer,

    Oui, on ne peut pas comparer Arras à la région Parisienne.

    Mais cette différence entre dans la problématique globale : il faut arrêter d'entasser les andouilles en Région Parisienne...

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