Bilan des émeutes

Le gratuit 20 minutes revient sur les événements de lundi soir à Paris, un peu plus posément que tout ce que j’ai pu lire hier. La seule erreur commise par les autorités est d'avoir organisé le rassemblement au Trocadéro. Les policiers auraient pu être un peu plus nombreux, ça n'aurait pas changé grand chose.

Les fauteurs de trouble semblent être les mêmes que ceux du 1er de l'an ou du 14 juillet. Ils n'ont rien à voir avec le foot. Multiplier le nombre de policiers par deux ne les aurait pas empêchés de faire des conneries : le quartier n'est pas maitrisable.

Les seuls coupables sont ces vandales. S'il faut chercher des responsables, c'est uniquement pour avoir autorisé ce rassemblent à cet endroit. Toutes les autorités sont donc probablement fautives, y compris ceux qui auraient du alerter. On peut supposer qu'en dernier recours, c'est au préfet de police que revient la décision. On pourra dire que son chef, Manuel Valls aurait pu m'arrêter et que ses sous-fifres auraient pu lui donner de meilleures informations. Peu importe.

S'il doit être désigné responsable, c'est pour avoir donné une autorisation, pas pour avoir mal géré la situation.

Pourquoi je reviens sur ça après mon billet du matin ?

Principalement par ce que j'ai pu lire cet article de 20minutes en attendant mon métro. Il met en évidence que tous les propos tenus par les cadres et les militants de l'UMP sont complètement à l'ouest. Mais aussi parce que Didier Goux et FalconHill me donnent un tas d'idée dans les commentaires mais je ne peux pas y répondre dans le métro.

Tout d'abord, ils donnent raison à Marine Le Pen aux yeux de son électorat : il y a un laxisme qui permet à cette délinquance de banlieue d'exister. N'allez pas penser que je lui donne raison. Elle tient à peu près le même discours que Nicolas Sarkozy il y a dix ans. Il a été brillamment élu mais a échoué en matière de sécurité malgré des avalanches de lois et de communications diverses.

Ensuite, Manuel Valls a pu annoncer des interpellations sans avoir l'air de faire de la communication (Nicolas Sarkozy serait allé lui-même arrêter les crétins, sous les caméras de télévision).

Achtung ! Dans ces propos, ce n'est pas le volet politique qui m'intéresse (au sens : c’est de la faute à qui…) mais uniquement les impacts en termes de communication auprès du grand public et notamment de ces 5, 10 ou 20% de la population qui font passer les majorités à droite ou à gauche.

L’impact auprès des électeurs plus politisés m’intéresse aussi. L’UMP va demander une enquête parlementaire, ce que l’opposition à le droit de faire une fois par an (sous conditions). C’est donc un événement relativement exceptionnel. En le dédiant à cette affaire, elle se couvre de ridicule si la gauche arrive à démontrer que la seule erreur est d’avoir autorisé la manifestation.

Au cours des émeutes de 2005, il y a eu 9000 voitures brulées. Le bilan de 2013 aura l’air totalement dérisoire. Comme tout événement, il sera oublié et passera dans la mémoire collective comme une histoire de supporters de foot tarés (ce qui n’est d’ailleurs pas le cas) qui ont détruit un bus et trois ou quatre vitrines.

Aussi, la réaction des cadres UMP parait totalement démesurée.

Non ?