mardi 28 mai 2013

L'aveu libéral ou l'aveu gauchiste ?

Étrange texte de Politeeks qui s'en prend à Lady Apo avec un titre choc : "l'aveu du libéralisme". Selon lui, dans un commentaire chez Sarkofrance, elle aurait avoué être libérale en déclarant un truc. Il finit par se demander pourquoi elle n'a pas voté pour Nicolas Sarkozy !

Je me demande s'il n'y a pas un problème avec le libéralisme dans la gauche française.

En 2007, j'étais beaucoup impliqué dans la campagne qu'en 2012 mais on peut considérer que le programme de Ségolène Royal était beaucoup plus libéral que celui de Nicolas Sarkozy. Ben oui ! Qui voulait "régionaliser" et mettre ainsi les régions en concurrence ? A contrario, qui voulait supprimer les droits de succession, encourageant ainsi l'entassement du capital au détriment de la possibilité de chacun de s'enrichir par les fruits de son travail, de son entrepreneuriat ? Qui voulait favoriser les PME par rapport aux grands groupes plein de pognon ?

Pendant le mandat qui a injecté des milliards pour sauver des entreprises publiques, les banques ? Qui a vidé les caisses publiques de 600 milliards ?

Nicolas Sarkozy était tout sauf libéral, à ce compte là.

Ne nous jetons pas des mots à la figure, comme des insultes faciles. Je suis pour la liberté d'entreprendre. Ça fait moi un libéral. Pur jus. Je suis pour le mariage pour tous. Ça fait de moi un libéral. J'étais opposé à la plupart des lois proposées par la droite : je suis un affreux libéral.

Je peux aussi prouver que je suis anti-libéral, sans le moindre complexe. Je ne suis pas attaché à la propriété privée, par exemple. Je suis un farouche défenseur de la limitation du temps de travail, de la progressivité de l'impôt,... J'ai critiqué toutes les taxes sur la consommation prévue par notre gouvernement et le précédent,...

J'ai défendu dans mon blog des infrastructures publiques décriées par la gauche de la gauche par pure posture.

Je suis même un affreux étatiste. Je voudrais supprimer tous les organismes qui gravitent autour de la sécu pour en faire un vrai service publique. Je voudrais la nationalisation (ou du moins le retour dans le public) de tout ce qui nécessite un monopole géographique.

Arrêtons de nous cataloguer entre nous.

Je vais même aller plus loin. Je suis las de tous les éminents membres de la gauche de la gauche qui critiquent l'Europe mais utilisent ses textes quand ça l'arrange. Tiens, NDDL ! L'aéroport ! C'est peut-être grâce à des textes européens de protection de l'environnement qu'il ne se fera pas alors que dans mon point de vue, il devait relier les villes européennes.

C'est à la mode de taper sur la social-démocratie.

Je suis un anti étatiste. Je défends la réforme territoriale qui donnera plus de pouvoir aux collectivités plus proches du citoyen.

Brevet de libéralisme ? Brevet de gauchisme ?

10 commentaires:

  1. Tiens TU te sens visé ? je te rappelle mon propos sur l'auto-régulation et pas les impots ou autres.

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    1. Non, je ne me sens pas visé. Tu m'as donné un prétexte pour faire un billet que je rumine depuis plusieurs semaines...

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  2. Le libéralisme peut être de gauche. "Libéral" c'est un terme qui ne veut pas dire grand chose, comme "démocrate" ou "républicain". Malheureusement en France on mélange allègrement libéralisme au sens large, avec le capitalisme et le néolibéralisme (qui est au libéralisme ce que le national-socialisme est au socialisme, comme je le dis souvent). Pourtant je peux vous sortir des textes d'authentiques libéraux qui montrent que libéralisme et capitalisme sont incompatibles.

    On peut être libéral ET socialiste (c'est plus ou moins mon cas). On peut aussi défendre l'idée que la concurrence libre et non faussée est un principe qui s'oppose au dumping social et fiscal. Mais c'est plus facile de coller des étiquettes au gens alors que la réalité est complexe.

    Cela dit j'aime bien ton blog Politeeks, alors ne te sens pas visé et continue ! Seulement prend soin d'utiliser les bons mots. Dans ton dernier billet par exemple tu utilises le terme de "social-démocrate" dans son sens originel alors qu'il a été dévoyé par la gauche de la gauche (FdG notamment). On pourrait en dire tout autant du terme "social-libéral" qui à l'origine inclut le keynésianisme dont se réclame pourtant l'essentiel de la gauche, et certainement pas le blairo-schröderisme des années 2000 qui est lui du libéralisme classique pas très social.

    Bref, en France on a le chic pour utiliser les mots à tort et à travers. Relire Orwell, bordel !

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  3. L'emploi même du mot "aveu" en est déjà un : on avoue un crime, un viol, une forfaiture, avoir la chtouille, etc. Et, donc, désormais, on avoue aussi être libéral… et si vous ne l'avouez nullement vous-même, il y aura toujours un petit flic pour vous le "faire avouer" malgré vous. C'est charmant.

    (Sinon, je vous ai quand même piqué une phrase pour les modernœuds…)

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    1. Voilà ! Les petits juges.

      (Ah merde pour les modernoeuds mais comme vous n'y branlez plus rien)

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    2. La phrase n'est pas absurde, mais elle m'a fait sourire. Et, Anne effet, ma récolte est plutôt maigre, ces temps derniers…

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  4. Je trouve toujours merveilleux d'illustrer Picsou dans un billet qui parle un peu d'argents. Rien que pour ça merci.

    J'aimerais bien mettre un jour Donald en image illustrée (mais un billet sur les marins qui ont une bouche de canard, ça court pas les rues)

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    1. Heu... L'image est la première sympathique quand on cherche libéralisme dans Google Images.

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